L’ancien champion olympique de saut d’obstacles retrouve le droit de se défendre en justice après qu’une cour d’appel de Floride a jugé que son absence lors d’un procès antérieur constituait une violation de ses droits.
Dans un revirement judiciaire majeur, le médaillé d’or olympique canadien Éric Lamaze a vu un jugement de 1,4 million de dollars prononcé contre lui être annulé par une cour d’appel de Floride. Cette décision invalide un jugement rendu en 2023 en son absence et permet à la figure emblématique de l’équitation de se défendre lors d’un nouveau procès.
Le jugement initial résultait d’un litige avec d’anciens associés commerciaux concernant la vente et la copropriété de deux chevaux de sport. Il avait été rendu par la cour de circuit du comté de Palm Beach en novembre 2023, le jour même où l’avocat de Lamaze s’était officiellement retiré de l’affaire. Selon la cour d’appel, Lamaze n’avait pas eu suffisamment de temps pour engager un nouvel avocat, ce que les juges ont estimé être une violation de son droit constitutionnel à une défense équitable.
Le juge Mark W. Klingensmith, s’exprimant au nom de la cour, a souligné que même si Lamaze avait commis des erreurs de procédure ou fourni des documents médicaux inexacts — comme l’affirmaient les plaignants —, ces faits ne justifiaient pas une sanction aussi sévère. « Au pire », a noté le juge, « cela justifiait un report de l’audience, et non un jugement par défaut sur le fond de l’affaire. »
Les plaignants, Lorna Guthrie et Jeffrey Brandmaier, accusaient Lamaze de fraude en lien avec la vente des chevaux. L’un des chevaux au centre du litige, Nikka van den Bisschop, était considéré comme ayant été surévalué. Cependant, la jument a depuis remporté des succès majeurs sur la scène internationale — qualifiant le Canada pour les Jeux olympiques de Paris 2024 avec la cavalière Beth Underhill, participant à ces Jeux avec Erynn Ballard, et remportant récemment le championnat national français avec Nina Mallevaey.
« Un succès sportif qui contredit directement toute allégation de fausse déclaration », indique un communiqué publié au nom de Lamaze par R&B Presse. « Cette décision rétablit les droits fondamentaux de M. Lamaze et ouvre la voie à un procès équitable, au cours duquel il pourra enfin présenter sa version des faits. »
Brad Kelsky, du cabinet Kelsky Law PA, qui représentait Lamaze et ses entreprises avant de se retirer alors que l’appel était en cours, a déclaré au média Law360 que la cour du Quatrième District avait « parfaitement » reconnu les violations du droit à une procédure régulière dans la décision de première instance.
Lamaze, qui faisait face à ce qu’il décrit comme de « graves problèmes de santé et des défis juridiques complexes » au moment du jugement initial, avait vu ses avoirs financiers gelés, perdu l’accès à ses chevaux et vu sa réputation professionnelle mise en cause. Il reconnaît désormais que des documents médicaux erronés ont été soumis à cette époque — une erreur dont il assume la responsabilité, tout en maintenant qu’elle ne justifiait en rien un jugement par défaut.