Pour Varela, chaque nouveau parcours commence par une seule ligne. À partir de là, il construit pas à pas. Le rythme du cheval est toujours le point de départ :
« Tout doit être fluide dans le galop. Le cheval doit se sentir bien dans le parcours… »

« Chaque ligne constitue une combinaison d’obstacles avec un thème ou un défi spécifique. Parfois, il s’agit de la distance entre deux sauts, parfois d’un virage stratégique pour gagner de précieuses secondes. Lors d’un barrage, la vitesse est cruciale, mais le chemin le plus court est souvent aussi le plus risqué, » explique-t-il.

L’équipe de Varela mesure chaque obstacle au centimètre près. L’espace entre les éléments, ainsi que ce qui précède ou suit un obstacle, est essentiel. Même les couleurs utilisées jouent un rôle – non seulement pour les cavaliers, mais surtout pour la perception visuelle des chevaux.

Des facteurs extérieurs sont également pris en compte : le parcours est-il en extérieur ou en intérieur ? Y a-t-il lumière naturelle ou artificielle ? Attend-on de la pluie ? Quelle est la couleur du sol, et comment contraste-t-elle avec les barres ?
« Chaque question posée au cheval doit avoir au moins une réponse logique et naturelle, » dit Varela. « Je conçois les parcours pour le cheval en premier. C’est au cavalier de trouver la solution. »


L’analyse va au-delà des chiffres

Après une épreuve, Varela ne s’arrête pas aux statistiques comme les pourcentages de sans-faute ou d’abandons.
« Il faut voir l’ensemble, pas seulement les chiffres, » dit-il. « Que ce soit en Europe ou ailleurs, chaque plateau de participants est différent, et cela influence les résultats. »

La vraie question, pour lui, est la suivante :
« Les chevaux ont-ils sauté comme prévu ? »
C’est cela, la véritable mesure de la réussite. Car son objectif reste simple : que les chevaux sautent bien. Et le public compte aussi :
« Le public a-t-il apprécié un beau sport ? Est-ce le cheval qui a permis cela ? »

Quand un parcours s’avère plus facile que prévu, il ne voit pas cela comme une bonne surprise, mais comme une occasion manquée.
« S’il y a des surprises, je ne suis pas content. Tout doit se passer comme prévu. Sinon, c’est qu’il y a une erreur dans la conception. »


Conseils pour la nouvelle génération de cavaliers

Que peuvent faire les jeunes cavaliers pour terminer sans faute ?
Varela donne quelques conseils précieux :
« Marcher un parcours une seule fois ne suffit pas. Il faut le faire au moins deux fois. Ce sont les détails qui font la différence, » explique-t-il.
« Il ne suffit pas de voir ce qui est là : il faut interpréter comment l’aborder avec ton propre cheval. Chaque couple est unique. »

Selon lui, rien n’est jamais acquis dans ce sport.
« C’est justement ce qui le rend magnifique : tout peut arriver. »

Son conseil aux jeunes : observer les meilleurs.
« Ils marchent le parcours deux fois, parlent à peine, et analysent chaque élément de A à Z : chaque ligne, chaque virage, chaque obstacle. Une concentration totale, une confiance absolue. »