En examinant de plus près les finalistes de 2015 à 2024, des vérités surprenantes émergent sur les Championnats du Monde de Lanaken. Que deviennent ces jeunes chevaux prometteurs après leur moment sous les projecteurs ? Et lesquels brillent réellement ensuite dans les plus grandes arènes du monde ?

La réponse : Lanaken est bien plus qu’une scène pour les étoiles montantes — c’est une plateforme pour les chevaux comme pour les cavaliers, qui façonne des carrières longtemps après que les rubans aient été distribués.


Dix ans de données : ce que disent les chiffres

Au cours de la dernière décennie, le podium du championnat a accueilli des dizaines de champions, des centaines de chevaux et des cavaliers venus des quatre coins du monde. Mais dans quelle mesure une médaille à Lanaken prédit-elle réellement le succès en Grand Prix ?

Les données révèlent une tendance claire : plus le cheval est âgé, plus le résultat est significatif.


Les chevaux de cinq ans

À cet âge, la variabilité est la plus forte. Certains champions passent sous les projecteurs internationaux, mais beaucoup disparaissent de la scène. La maturité physique, le développement mental et une gestion prudente sont décisifs. Pour la majorité, le championnat du monde à cinq ans est une vitrine plutôt qu’une garantie.

Les chevaux de six ans

Ici, la constance s’améliore. Avec plus d’expérience en piste, ces chevaux prouvent déjà qu’ils ne sont pas seulement talentueux mais aussi prêts pour la compétition. Environ 40 à 50 % des médaillés de cette catégorie accèdent au niveau 1,50 m ou plus. Ce groupe d’âge est un véritable filtre pour les futures stars.

Les chevaux de sept ans

De loin la catégorie la plus prédictive. Plus de 60 % des chevaux du podium atteignent le sport de haut niveau dans les années suivantes. Pensez à Nevados S (champion du monde à sept ans en 2015), qui a ensuite remporté des Grands Prix et des médailles aux Championnats d’Europe, ou à Faltic HB, aujourd’hui pilier de Coupes des Nations et du Global Champions Tour sous la selle de Ben Maher. Le succès à sept ans est souvent le premier signe clair d’un cheval destiné à l’élite internationale.


Cavaliers en pleine ascension

La scène de Lanaken n’est pas seulement un tremplin pour les chevaux. De nombreux cavaliers — souvent encore au début de la vingtaine — y montrent leur talent aux employeurs, aux propriétaires et au monde équestre. Des noms comme Bertram Allen, Lucas Porter, Maikel van Mierlo et Sophie Hinners y ont décroché des médailles avant de devenir des références du sport.


Un marché en mouvement

Autre constat frappant : plus de la moitié des chevaux médaillés changent de cavalier dans les deux ans suivant le championnat. Certains sont vendus à l’étranger immédiatement après l’événement, d’autres sont confiés stratégiquement, au sein des grandes écuries, à des cavaliers de Grand Prix plus expérimentés. Au-delà du sport, Lanaken est aussi un centre de recrutement et de commerce, où les futures stars trouvent les équipes capables de révéler tout leur potentiel.


Quand toutes les étoiles ne brillent pas

Si de nombreux diplômés de Lanaken accèdent à la célébrité, tous les médaillés n’atteignent pas le plus haut niveau. Certains ne dépassent jamais 1,45 m, d’autres disparaissent en raison de blessures, de choix de gestion ou de malchance. Le message est clair : un titre mondial est un signal fort, mais pas une garantie.


Un sceau d’or pour les éleveurs

Pour les éleveurs, un podium à Lanaken est la consécration ultime. Les lignées de Chacco-Blue, Cornet Obolensky, Diamant de Semilly et Kannan dominent, avec des stud-books tels que BWP, Zangersheide et KWPN en tête. Une médaille peut doubler la demande pour un étalon du jour au lendemain, confirmant le statut de Lanaken comme puissance à la fois sportive et économique.


Le verdict

Alors, le Championnat du Monde FEI WBFSH des jeunes chevaux est-il un prédicteur de gloire future ? Oui — mais avec nuances. À cinq ans, c’est une vitrine. À six ans, un filtre. Et à sept ans, un véritable tremplin.

Une certitude demeure : Lanaken est bien plus qu’un simple week-end de sport. C’est une étape clé dans le parcours du cheval comme du cavalier. Les champions n’y sont peut-être pas fabriqués — mais ils y sont certainement découverts.