Après les deux premières parties (partie 1 / partie 2) de cette interview de Rodolphe Scherer, il nous expose aujourd'hui son organisation, la façon dont il travaille...
Son organisation
Je suis sur un site qui appartient à la Communauté de Commune du Marais Breton en Vendée, subventionné par le conseil général. J'ai une écurie de concours avec 20 boxes, un marcheur, un tapis roulant, un manège 60x30, une carrière 60x80 qui vient d'être refaite, un autre paddock de détente 70x30, un spring garden, des paddocks, 30 hectares de marais qui sont très très bons l'été pour travailler sur l'herbe et je suis à 20min de la plage où j'ai 14km de plage pour galoper... Je suis super bien installé. Au sein de ces infrastructures-là il y a un centre équestre que tient ma femme. On a également remis en place la Société Hippique Rurale (SHR) qui fait un peu d'événementiel et ce site a été mis en délégation de service public donc je suis le président de l'association qui gère cette délégation de service public du site. L'idée de départ c'est qu'on est une écurie de concours mais je sais depuis longtemps qu'on ne vit pas du concours. Donc après il y a deux choix à faire, et c'est ce que j'ai fait pendant longtemps en Angleterre : on privilégie quand même le concours, on monte tout ce qu'on nous donne à monter, on a un gros lot de chevaux à monter et on mange des patates mais après quand on est un peu plus âgé on commence à se poser des questions, on a des enfants... donc à un moment il faut basculer dans autre chose parce que ce n'est pas durable. En plus si on veut vraiment durer, avoir des chevaux dans le temps, il faut effectivement être structuré de façon fiable pour que ça tourne quand on gagne et quand on ne gagne pas et en tout cas avoir les moyens de gagner. Alors après il y a deux solutions, la première c'est le commerce, mais moi, même si j'en fais un peu (j'avais vendu Makara après les Championnats d'Europe), c'est pas mon dada. Moi j'aime bien les vendre une fois que je suis allé au bout, les rentrer quinze jours puis les vendre, ce n'est pas quelque chose qui m'amuse, en plus je n'arrive pas à négocier les prix donc ce n'est pas trop mon truc. L'autre solution, qui correspond beaucoup plus à ma formation, c'est l'instruction, le coaching. Je fais des stages tout l'hiver notamment à travers l'association qui s'appelle Mécanique Equestre. C'est une ancienne élève de mon père et moi qui s'est aperçu que comme elle, beaucoup des indépendants ont des chevaux chez eux qu'ils cherchent à travailler. En général ce qu'elle fait c'est que via les réseaux sociaux elle regroupe les personnes qui veulent faire un stage avec moi, ils trouvent un lieu, une quinzaine de personnes et quand ils arrivent à remplir un stage je viens le faire. Là par exemple je vais en faire deux à Fontainebleau, un au Mans, deux chez moi, un ou deux à Lamotte-Beuvron... et ça c'est assez sympa. Chez moi j'ai aussi pas mal de personnes qui viennent travailler, qui arrivent avec des chevaux qui travaillent, j'ai des stagiaires qui sont là pour quelques mois... J'ai en plus, compte tenu de mes infrastructures, où c'est un magnifique centre d'entrainement, une sud-africaine que j'encadre et que je fais travailler. Il y a aussi l'équipe d'Afrique du Sud qui était venu préparer les JEM de 2010, l'équipe d'Inde qui était venu également travailler trois semaines chez moi. Donc ça c'est quelque chose que je développe parce qu'en plus j'ai 18 boxes qui me permettent d'accueillir du monde. Et pour l'instant c'est quelque chose d'assez compatible avec le haut niveau. J'avais eu également une proposition pour encadrer l'équipe d'Inde pour les Jeux Asiatiques mais là il a fallu que je fasse un choix, il aurait fallu que j'aille le mois d'août en Inde et donc j'ai privilégié les JEM. Mais après pour des pays comme ça, s'ils font la démarche de venir en Europe, les accueillir, les faire travailler et les suivre en concours ce serait plus simple. Ça permet de réduire un peu mon écurie de concours, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir 16 chevaux de concours et d'aller en concours à tour de bras j'ai un piquet un peu plus réduit ce qui me permet aussi de plus les travailler. On peut imaginer par exemple des journées où le matin je travaille mes chevaux et ensuite l'après-midi je me met au milieu du manège et je coach. Ce sont en plus des gens assez indépendant qui ont leur camion, qui vont eux-même en concours ; un peu comme Beerbaum fait avec certains par exemple. C'est ce que j'essaye de développer en complet. Le gros avantage c'est que c'est très compatible avec le haut niveau. Je parle anglais, on a des installations de rêve, la plage à côté, l'aéroport de Nantes à 45min. On a les avantages d'être en province sans être perdu. [caption id="attachment_68743" align="aligncenter" width="231"] Rodolphe aux côtés de Maxime Livio, aux JEM.[/caption] Dans mon équipe j'ai Thomas Barraud qui est un cavalier qui travaille pour moi en permanence, j'ai Julien Vallat qui est un jeune qui a passé le monitorat chez moi et qui est resté depuis 3 ans avec deux chevaux. Il monte aussi pour moi, quand j'ai des jeunes chevaux qui sont un peu tardifs je lui laisse pour aller faire des cycles libres ce qui permet aux chevaux de prendre le temps. Par exemple mon 6 ans, quand j'étais à Granville avant les JEM, il me l'a sorti en 6 ans B parce que c'est un cheval un peu timide qui a besoin de rester en concours. J'ai aussi un autre jeune, Benoît, qui est en train de passer le D.E. à Saumur et qui alterne entre Saumur et mes écuries. J'ai également 3-4 stagiaires qui tournent entre l'école et les écuries. Le problème un peu de ça c'est qu'il y a des semaines où il y a tout le monde et d'autres où il y a personne donc c'est pour ça qu'à la base j'ai un salarié qui connaît l'écurie par coeur. Il y a aussi évidemment ma femme qui gère le centre équestre mais s'occupe aussi des papiers et monte en concours ; je la pousse et je tiens à ce qu'elle monte sauf que là on va avoir un bébé en février donc elle a mis le frein sur l'équitation mais après j'aimerais bien qu'elle remonte. Au centre équestre elle a aussi d'autres stagiaires. L'idée c'est que le centre équestre soit la base même si cette année on a bien ressenti que la TVA a mis vraiment une claque au centre équestre donc là maintenant il faut même se bouger les fesses pour le centre équestre parce qu'avant c'était quelque chose qui tournait un peu en roue libre et là c'est plus du tout le cas. On a également redynamisé l'événementiel. On a une association qui s'occupe un peu de ça. Là dedans il y a un double aspect : avoir des compétitions de cso, dressage, ça fait vivre le site et ça fait venir du monde et aussi pour mes propres chevaux, mes propres clients c'est top parce que dès que vous avez des concours dans la cour c'est plus pratique. Pour la Communauté de Commune ça permet de faire vivre le coin à travers ces événements en plus de me permettre à moi et au centre équestre de bien travailler grâce à leur investissement. Et en plus pour moi, toujours en vu du haut-niveau, c'est un autre angle d'attaque pour les partenaires. Quand j'ai un partenaire ou un sponsor, je peux à la fois lui "vendre" Rodolphe Scherer, le cavalier de haut niveau, les JO etc et en même temps je peux me servir d'un support d'événementiel, faire éventuellement des concours ou des journées où ils peuvent venir soit avec leurs clients soit avec leurs employés. Parce qu'aujourd'hui les partenaires et les sponsors c'est pas toujours facile d'en obtenir ; moi je suis cavalier de concours mais si dans l'année de me casse un fémur début de saison, la saison tombe à l'eau, d'où l'importance d'en avoir... Et ils peuvent par exemple sur quelques gros concours emmener des clients mais aussi pendant l'hiver organiser un concours avec une nouvelle épreuve ou s'ils ont du personnel qui monte à cheval les faire monter etc. Donc ça permet de faire d'autres choses, d'avoir un autre angle d'attaque pour donner un maximum de chances aux sponsors de s'y retrouver. Dans le monde de la Voile par exemple ils ont très bien compris ça. Comme sponsors je peux compter sur Devoucoux, Royal Horse, le Conseil Général de Vendée, Horsefair. En ce moment je suis en train de refaire faire un nouveau camion donc j'ai un petit partenariat avec Paillard. On est en train d'en rechercher d'autres, on essaye de surfer sur la vague des JEM. Je viens aussi de resigner avec GPA. L'avantage pour mes sponsors c'est que j'ai un club à côté donc ça peut ouvrir des débouchés... Ça fait parti du gros travail qu'on va avoir cet hiver, aller à la chasse aux partenaires, parce qu'avec les JEM ça a mis un coup de booster, il y a les Championnats d'Europe à venir... on va essayer de faire quelque chose sur le long terme. Je privilégie la fidélité, c'est-à-dire que dans les partenaires que j'ai cité, Royal Horse ça fait 30 ans, mon premier cheval de junior mangeait du Royal Horse ; Devoucoux ça doit faire 25 ans ; Horsefair c'est pareil ça doit faire 15 ans... Je pense que c'est aussi ce qui crédibilise les partenariats ; même si des fois il faut saisir les opportunités, je veux éviter d'être chasseur de prime. Pour moi c'est la crédibilité qui fait sur le long terme, surtout pour le haut-niveau, c'est la longévité qui fait la durée et qui fait le résultat. Si maintenant demain il y a un sponsor qui vient et qui me propose pour deux ans, pourquoi pas. Je privilégie la qualité et puis par exemple quand j'ai Devoucoux, je monte en Devoucoux, mes enfants montent en Devoucoux... parce que c'est du bon matériel. Pour Royal Horse c'est pareil, mes chevaux en mangent mais les chevaux du club aussi et pas parce qu'ils m'ont sponsorisé, c'est que c'est de la qualité. Même chose pour GPA, avant le partenariat j'avais déjà une GPA sur la tête. Et puis justement ce qu'on va chercher à développer un peu cet hiver, c'est par le biais de l'événementiel, essayer de "réinventer", marcher un peu à l'inverse, voir ce qu'on pourrait faire pour un partenaire pour l'intéresser et pas se demander ce qu'il pourrait faire pour moi. Je pense qu'on n'en est plus là aujourd'hui vu comment c'est difficile, à moins de tomber sur un énorme mécène et à ce moment-là on entre dans une autre dynamique. Mais même sur les gros mécènes, quand on voit l'écurie de Kevin Staut par exemple, de belles écuries avec plusieurs cavaliers, c'est un cas de quelque chose qui est assez malin, c'est une image qui retombe assez régulièrement, qui ne repose pas que sur une personne. Pour moi ceux qui vont réussir maintenant ce sont ceux qui seront un peu innovants. Et au même titre que pour les écuries, il faut être de mieux en mieux structuré, mieux choisir ses chevaux, ne pas perdre de temps sur des chevaux qui n'ont pas assez de qualités etc. Suite et fin lundi... Copyright photos : Equnews.fr / Solène Renier.A.L
Après les deux premières parties (partie 1 / partie 2) de cette interview de Rodolphe Scherer, il nous expose aujourd'hui son organisation, la façon dont il travaille...
Son organisation
Je suis sur un site qui appartient à la Communauté de Commune du Marais Breton en Vendée, subventionné par le conseil général. J'ai une écurie de concours avec 20 boxes, un marcheur, un tapis roulant, un manège 60x30, une carrière 60x80 qui vient d'être refaite, un autre paddock de détente 70x30, un spring garden, des paddocks, 30 hectares de marais qui sont très très bons l'été pour travailler sur l'herbe et je suis à 20min de la plage où j'ai 14km de plage pour galoper... Je suis super bien installé. Au sein de ces infrastructures-là il y a un centre équestre que tient ma femme. On a également remis en place la Société Hippique Rurale (SHR) qui fait un peu d'événementiel et ce site a été mis en délégation de service public donc je suis le président de l'association qui gère cette délégation de service public du site. L'idée de départ c'est qu'on est une écurie de concours mais je sais depuis longtemps qu'on ne vit pas du concours. Donc après il y a deux choix à faire, et c'est ce que j'ai fait pendant longtemps en Angleterre : on privilégie quand même le concours, on monte tout ce qu'on nous donne à monter, on a un gros lot de chevaux à monter et on mange des patates mais après quand on est un peu plus âgé on commence à se poser des questions, on a des enfants... donc à un moment il faut basculer dans autre chose parce que ce n'est pas durable. En plus si on veut vraiment durer, avoir des chevaux dans le temps, il faut effectivement être structuré de façon fiable pour que ça tourne quand on gagne et quand on ne gagne pas et en tout cas avoir les moyens de gagner. Alors après il y a deux solutions, la première c'est le commerce, mais moi, même si j'en fais un peu (j'avais vendu Makara après les Championnats d'Europe), c'est pas mon dada. Moi j'aime bien les vendre une fois que je suis allé au bout, les rentrer quinze jours puis les vendre, ce n'est pas quelque chose qui m'amuse, en plus je n'arrive pas à négocier les prix donc ce n'est pas trop mon truc. L'autre solution, qui correspond beaucoup plus à ma formation, c'est l'instruction, le coaching. Je fais des stages tout l'hiver notamment à travers l'association qui s'appelle Mécanique Equestre. C'est une ancienne élève de mon père et moi qui s'est aperçu que comme elle, beaucoup des indépendants ont des chevaux chez eux qu'ils cherchent à travailler. En général ce qu'elle fait c'est que via les réseaux sociaux elle regroupe les personnes qui veulent faire un stage avec moi, ils trouvent un lieu, une quinzaine de personnes et quand ils arrivent à remplir un stage je viens le faire. Là par exemple je vais en faire deux à Fontainebleau, un au Mans, deux chez moi, un ou deux à Lamotte-Beuvron... et ça c'est assez sympa. Chez moi j'ai aussi pas mal de personnes qui viennent travailler, qui arrivent avec des chevaux qui travaillent, j'ai des stagiaires qui sont là pour quelques mois... J'ai en plus, compte tenu de mes infrastructures, où c'est un magnifique centre d'entrainement, une sud-africaine que j'encadre et que je fais travailler. Il y a aussi l'équipe d'Afrique du Sud qui était venu préparer les JEM de 2010, l'équipe d'Inde qui était venu également travailler trois semaines chez moi. Donc ça c'est quelque chose que je développe parce qu'en plus j'ai 18 boxes qui me permettent d'accueillir du monde. Et pour l'instant c'est quelque chose d'assez compatible avec le haut niveau. J'avais eu également une proposition pour encadrer l'équipe d'Inde pour les Jeux Asiatiques mais là il a fallu que je fasse un choix, il aurait fallu que j'aille le mois d'août en Inde et donc j'ai privilégié les JEM. Mais après pour des pays comme ça, s'ils font la démarche de venir en Europe, les accueillir, les faire travailler et les suivre en concours ce serait plus simple. Ça permet de réduire un peu mon écurie de concours, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir 16 chevaux de concours et d'aller en concours à tour de bras j'ai un piquet un peu plus réduit ce qui me permet aussi de plus les travailler. On peut imaginer par exemple des journées où le matin je travaille mes chevaux et ensuite l'après-midi je me met au milieu du manège et je coach. Ce sont en plus des gens assez indépendant qui ont leur camion, qui vont eux-même en concours ; un peu comme Beerbaum fait avec certains par exemple. C'est ce que j'essaye de développer en complet. Le gros avantage c'est que c'est très compatible avec le haut niveau. Je parle anglais, on a des installations de rêve, la plage à côté, l'aéroport de Nantes à 45min. On a les avantages d'être en province sans être perdu. [caption id="attachment_68743" align="aligncenter" width="231"] Rodolphe aux côtés de Maxime Livio, aux JEM.[/caption] Dans mon équipe j'ai Thomas Barraud qui est un cavalier qui travaille pour moi en permanence, j'ai Julien Vallat qui est un jeune qui a passé le monitorat chez moi et qui est resté depuis 3 ans avec deux chevaux. Il monte aussi pour moi, quand j'ai des jeunes chevaux qui sont un peu tardifs je lui laisse pour aller faire des cycles libres ce qui permet aux chevaux de prendre le temps. Par exemple mon 6 ans, quand j'étais à Granville avant les JEM, il me l'a sorti en 6 ans B parce que c'est un cheval un peu timide qui a besoin de rester en concours. J'ai aussi un autre jeune, Benoît, qui est en train de passer le D.E. à Saumur et qui alterne entre Saumur et mes écuries. J'ai également 3-4 stagiaires qui tournent entre l'école et les écuries. Le problème un peu de ça c'est qu'il y a des semaines où il y a tout le monde et d'autres où il y a personne donc c'est pour ça qu'à la base j'ai un salarié qui connaît l'écurie par coeur. Il y a aussi évidemment ma femme qui gère le centre équestre mais s'occupe aussi des papiers et monte en concours ; je la pousse et je tiens à ce qu'elle monte sauf que là on va avoir un bébé en février donc elle a mis le frein sur l'équitation mais après j'aimerais bien qu'elle remonte. Au centre équestre elle a aussi d'autres stagiaires. L'idée c'est que le centre équestre soit la base même si cette année on a bien ressenti que la TVA a mis vraiment une claque au centre équestre donc là maintenant il faut même se bouger les fesses pour le centre équestre parce qu'avant c'était quelque chose qui tournait un peu en roue libre et là c'est plus du tout le cas. On a également redynamisé l'événementiel. On a une association qui s'occupe un peu de ça. Là dedans il y a un double aspect : avoir des compétitions de cso, dressage, ça fait vivre le site et ça fait venir du monde et aussi pour mes propres chevaux, mes propres clients c'est top parce que dès que vous avez des concours dans la cour c'est plus pratique. Pour la Communauté de Commune ça permet de faire vivre le coin à travers ces événements en plus de me permettre à moi et au centre équestre de bien travailler grâce à leur investissement. Et en plus pour moi, toujours en vu du haut-niveau, c'est un autre angle d'attaque pour les partenaires. Quand j'ai un partenaire ou un sponsor, je peux à la fois lui "vendre" Rodolphe Scherer, le cavalier de haut niveau, les JO etc et en même temps je peux me servir d'un support d'événementiel, faire éventuellement des concours ou des journées où ils peuvent venir soit avec leurs clients soit avec leurs employés. Parce qu'aujourd'hui les partenaires et les sponsors c'est pas toujours facile d'en obtenir ; moi je suis cavalier de concours mais si dans l'année de me casse un fémur début de saison, la saison tombe à l'eau, d'où l'importance d'en avoir... Et ils peuvent par exemple sur quelques gros concours emmener des clients mais aussi pendant l'hiver organiser un concours avec une nouvelle épreuve ou s'ils ont du personnel qui monte à cheval les faire monter etc. Donc ça permet de faire d'autres choses, d'avoir un autre angle d'attaque pour donner un maximum de chances aux sponsors de s'y retrouver. Dans le monde de la Voile par exemple ils ont très bien compris ça. Comme sponsors je peux compter sur Devoucoux, Royal Horse, le Conseil Général de Vendée, Horsefair. En ce moment je suis en train de refaire faire un nouveau camion donc j'ai un petit partenariat avec Paillard. On est en train d'en rechercher d'autres, on essaye de surfer sur la vague des JEM. Je viens aussi de resigner avec GPA. L'avantage pour mes sponsors c'est que j'ai un club à côté donc ça peut ouvrir des débouchés... Ça fait parti du gros travail qu'on va avoir cet hiver, aller à la chasse aux partenaires, parce qu'avec les JEM ça a mis un coup de booster, il y a les Championnats d'Europe à venir... on va essayer de faire quelque chose sur le long terme. Je privilégie la fidélité, c'est-à-dire que dans les partenaires que j'ai cité, Royal Horse ça fait 30 ans, mon premier cheval de junior mangeait du Royal Horse ; Devoucoux ça doit faire 25 ans ; Horsefair c'est pareil ça doit faire 15 ans... Je pense que c'est aussi ce qui crédibilise les partenariats ; même si des fois il faut saisir les opportunités, je veux éviter d'être chasseur de prime. Pour moi c'est la crédibilité qui fait sur le long terme, surtout pour le haut-niveau, c'est la longévité qui fait la durée et qui fait le résultat. Si maintenant demain il y a un sponsor qui vient et qui me propose pour deux ans, pourquoi pas. Je privilégie la qualité et puis par exemple quand j'ai Devoucoux, je monte en Devoucoux, mes enfants montent en Devoucoux... parce que c'est du bon matériel. Pour Royal Horse c'est pareil, mes chevaux en mangent mais les chevaux du club aussi et pas parce qu'ils m'ont sponsorisé, c'est que c'est de la qualité. Même chose pour GPA, avant le partenariat j'avais déjà une GPA sur la tête. Et puis justement ce qu'on va chercher à développer un peu cet hiver, c'est par le biais de l'événementiel, essayer de "réinventer", marcher un peu à l'inverse, voir ce qu'on pourrait faire pour un partenaire pour l'intéresser et pas se demander ce qu'il pourrait faire pour moi. Je pense qu'on n'en est plus là aujourd'hui vu comment c'est difficile, à moins de tomber sur un énorme mécène et à ce moment-là on entre dans une autre dynamique. Mais même sur les gros mécènes, quand on voit l'écurie de Kevin Staut par exemple, de belles écuries avec plusieurs cavaliers, c'est un cas de quelque chose qui est assez malin, c'est une image qui retombe assez régulièrement, qui ne repose pas que sur une personne. Pour moi ceux qui vont réussir maintenant ce sont ceux qui seront un peu innovants. Et au même titre que pour les écuries, il faut être de mieux en mieux structuré, mieux choisir ses chevaux, ne pas perdre de temps sur des chevaux qui n'ont pas assez de qualités etc. Suite et fin lundi... Copyright photos : Equnews.fr / Solène Renier.A.L