Au-delà du sport et de la belle victoire du Colombien Carlos Lopez dans l'ultime épreuve de l'édition 2018, le Master Del Monte, le Jumping de Chantilly a remporté cette année un pari : celui du renouveau avec l'arrivée d'un nouveau directeur sportif, Thierry Rozier, et la refonte totale de l'agencement du site. Une réussite parfaite car, à en croire les premiers intéressés eux-mêmes, Chantilly est l'une des plus belles haltes du circuit international.
 
Grâce à Gérard Manzinali et à sa formidable équipe, la « petite » ville de Chantilly a une grande place sur la carte du saut d'obstacles mondial : une large contribution à l'appellation de « Capitale mondiale » du cheval avec ses 3500 chevaux en résidence permanente, des compétitions de top niveau dans plusieurs disciplines, courses, polo, endurance et bien sûr ce jumping dans le plus beau cadre du monde. Ce qui a frappé cette année, c'est la restructuration du site lui conférant une nouvelle dimension : « Après huit ans à avoir reconduit le même concept, nous avons choisi le renouveau cette année, explique le créateur et président du Jumping, Gérard Manzinali. Nous avons complètement modifié le village des exposants, nous avons construit un paddock en sable (piste d'échauffement), nous avons recruté Thierry Rozier en tant que directeur sportif qui nous a apporté des idées novatrices tout en étant au fait des préoccupations des cavaliers puisqu'il l'est lui-même. C'est une très belle édition, le public répond toujours présent, quelles que soient les conditions. Il s'agit de la neuvième édition du Longines Global Champions Tour de Chantilly, qui est certainement la plus petite ville du circuit. Et c'est assurément plus difficile d'organiser une événement d'une telle envergure dans une petite ville... nous sommes un peu le petit village gaulois du Global » !
 
Et à la tête du village gaulois, un nouvel Astérix : Thierry Rozier qui a su apporter ce vent de fraicheur et de renouveau. Une première expérience gérée avec bonheur mais avec beaucoup de sueur : « Je ne savais pas que cela serait aussi dur : les cavaliers m'avaient prévenu : "tu es fou". Mais maintenant, je sais que j'ai les épaules assez larges pour supporter une telle responsabilité. Surtout lorsque les retours sont positifs, à commencer par ceux des cavaliers eux-mêmes qui sont tous venus me féliciter. La qualité de la piste a été extraordinaire, grâce au travail d'entretien de France Galop dont son directeur, Mathieu Vincent est une personne vraiment attentionnée à l'image de son équipe. Il a notamment ouvert la piste fibrée aux cavaliers qui ont apprécié ainsi cet espace supplémentaire pour travailler les chevaux venant s'ajouter au nouveau paddock de détente en sable. Parmi les encouragements, j'ai apprécié ceux de Jean-Maurice Bonneau, mon prédécesseur, qui était malgré tout présent tous les jours saluant mes initiatives... Mais que c'était épuisant : je n'ai qu'une seule nuit pour récupérer avant de réendosser mon costume de cavalier et partir à Aix-la-Chapelle » ... où son père Marcel, reste à ce jour le seul vainqueur français du Grand Prix, en 1971. Et si le directeur sportif de Chantilly devenait dimanche prochain le premier successeur de son père ?
 
C'est cette conjonction de personnes motivées par la beauté de ce sport, et qui ont cette quasi obsession de le rendre plus beau encore, sachant exploiter ce cadre unique, qui le sublime comme ce fut encore le cas avec le Master Del Monte, une épreuve de type Grand Prix avec un barrage. Une fois de plus, le designer italien Uliano Vezzani nous a régalé (il adore la piste) avec une première manche d'où, sur les 36 partants, dix couples se sont qualifiés pour le barrage gagné par le Colombien Carlos Lopez et son cheval français Ulhane de Condé. Une épreuve où l'on a retrouvé Pénélope Leprévost, cinquième de ce barrage avec l'un de ses nouveaux chevaux Valdelamadre Clooney appartenant à l'ancien champion du monde belge Jos Lansink. Et après ? Après, tout le monde a filé devant son écran pour un autre championnat du monde...