Communiqué Chevalmag :
24 ans après sa double médaille d'or sous la selle d'Eric Navet au championnat du monde de Stockholm, l'étalon coule aujourd'hui une retraite heureuse. Retour sur cette double victoire alors plutôt inattendue.
En 1990, pour les premiers Jeux Equestres Mondiaux, le saut d'obstacles français réalisait l'exploit d'être double champion du monde par équipe et en individuel. Une performance jamais rééditée que l'on doit pour beaucoup à Eric Navet et son étalon Quito de Baussy. Retour sur cet exploit.
Article de Katia Renard publié en septembre 1990 dans Chevalmagazine n°22
D'or et de bronze :
Eric Navet a toujours été promis à un grand avenir par les spécialistes de la discipline. En venant a Stockholm avec son étalon Quito de Baussy, le Normand n'avait pourtant aucune ambition personnelle ; il tenait simplement à jouer son rôle d'équipier... sans décevoir. Six jours plus tard, il revient en héros d'une épopée... presque trop facile ! Hubert Bourdy remporte la médaille de bronze, derrière John Whitaker et devant Greg Best.
« Quito a le mental d'un bon cheval ; courageux, c'est un battant ! » Aujourd'hui, Eric Navet, peut ajouter : c'est un gagnant à l'image de son cavalier qui vient d'être sacré champion du monde de saut d'obstacles à 31 ans. Même si Eric ne s'y attendait pas en partant pour Stockholm, cette victoire était inscrite depuis sa mise a l'étrier, très précoce dans la famille Navet où on est cavalier de père en fils. En fait, tout est allé un peu trop vite pour le jeune Normand d'une nature plutôt calme. "Je n'arrive pas a réaliser ce qui m'arrive, a-t-il déclaré après avoir reçu sa récompense, je suis même très étonné d'être là"
Tout est basé sur la confiance
Porté en triomphe à sa sortie du stadium par Patrick Caron, l'entraineur national, et Pierre Durand, Eric Navet sait qu'il leur doit un peu cette victoire. "Ma présence à Stockholm, dit-il, c'est Pierre Durand qui en est à l'origine. A Franconville, il m'avait incité à accepter la proposition de Patrick en m'expliquant que certes Quito était encore jeune, mais que je maîtrisais déjà beaucoup de problèmes techniques, ça m'a donné confiance"
Le "spasme" de Jappaloup
Une confiance que Quito de Baussy partage avec Eric depuis sa naissance, il y a huit ans. Malgré quelques sautes d'humeur Quito de Baussy est très sûr dans les parcours, et n'a jamais déçu son cavalier même quand à priori, c'était "trop gros" pour lui. A Stockholm, les cavaliers ont unanimement reconnu que le parcours tracé par Dial Petersen n'était, cette fois-ci, pas trop gros ; en revanche très technique, sélectionnant les meilleurs chevaux et les meilleurs cavaliers. Eric Navet et Quito de Baussy ont fait partie des quatre, avec John Whitaker sur Milton, Greg Best sur Gem Twist et Hubert Bourdy sur Morgat. Pierre Durand ne prendra pas le départ de la seconde manche, Jappeloup ayant été victime d'un "spasme" au paddock. Dans la première manche, cette contraction nerveuse lui fera commettre trois fautes inexplicables pour son cavalier jusqu'à sa sortie du stadium où Patrick Caron et le vétérinaire, Olivier Lepage, lui apprendront le petit malaise de Jappeloup. "Peut-être que si je l'avais su avant d'entrer sur le parcours j'aurais été moins confiant avec Jappeloup, plus directif. Mais je n'en veux à personne ; avec les performances que nous avons, Jap et moi, il serait mal venu d'avoir des rancœurs. " Quatre atouts pour la France D'autant plus que la France réalise l'exploit d'avoir deux concurrents bien placés dans la tournante, la fameuse épreuve où les cavaliers, après avoir effectué un premier parcours avec leur cheval, en effectuent trois autres avec les chevaux des cavaliers concurrents. A ce jeu-là, la France dispose de quatre bons atouts : Quito de Baussy et Morgat, pas forcément faciles a monter (le premier parce que jeune et entier, le second parce que manquant un peu de moyens pour assurer dans les quatre tours), et Hubert Bourdy et Eric Navet parce que réputés d'excellents cavaliers. Le danger venait de John Whitaker et Milton, tous deux dotés des meilleures qualités. Le meilleur de tous Dans la tournante, Eric Navet sera le seul cavalier à accomplir trois parcours sans faute ; sa seule barre, il la sera avec Quito, visiblement le cheval le plus difficile à monter. Le cheval du Normand sera d'ailleurs le "tour noir" d'Hubert Bourdy qui commettra trois fautes, n'ayant pas réussi à trouver les bonnes "ficelles". La médaille de bronze, il la lui devra un peu, reprochant (en souriant) à Quito d'êtrebeaucoup moins « patriote » que Morgat. Sans faute avec les deux Français, le cheval de Bourdy a en effet puisé dans son courage pour le dernier parcours. John Whitaker, médaillé d'argent à un peu moins de deux barres d'Eric Navet, avouera être déçu même si le meilleur du jour aura été le jeune Français. "Ma grande chance, déclarera Eric, c'est d'avoir beaucoup monté de jeunes chevaux, pas toujours bien dressés, ça m'a donné une grande expérience bien utile a Stockholm." Double championne du monde par équipe et en individuel, médaille de bronze en individuel, la France aura fait le plein de médailles, faisant oublier les déceptions des dix premiers jours. Katia Renard - 1990 Ph. F. Chéhu / Prestedit Copyright : chevalmag.com Photo Copyright chevalmag.com
Communiqué Chevalmag :
24 ans après sa double médaille d'or sous la selle d'Eric Navet au championnat du monde de Stockholm, l'étalon coule aujourd'hui une retraite heureuse. Retour sur cette double victoire alors plutôt inattendue.
En 1990, pour les premiers Jeux Equestres Mondiaux, le saut d'obstacles français réalisait l'exploit d'être double champion du monde par équipe et en individuel. Une performance jamais rééditée que l'on doit pour beaucoup à Eric Navet et son étalon Quito de Baussy. Retour sur cet exploit.
Article de Katia Renard publié en septembre 1990 dans Chevalmagazine n°22
D'or et de bronze :
Eric Navet a toujours été promis à un grand avenir par les spécialistes de la discipline. En venant a Stockholm avec son étalon Quito de Baussy, le Normand n'avait pourtant aucune ambition personnelle ; il tenait simplement à jouer son rôle d'équipier... sans décevoir. Six jours plus tard, il revient en héros d'une épopée... presque trop facile ! Hubert Bourdy remporte la médaille de bronze, derrière John Whitaker et devant Greg Best.
« Quito a le mental d'un bon cheval ; courageux, c'est un battant ! » Aujourd'hui, Eric Navet, peut ajouter : c'est un gagnant à l'image de son cavalier qui vient d'être sacré champion du monde de saut d'obstacles à 31 ans. Même si Eric ne s'y attendait pas en partant pour Stockholm, cette victoire était inscrite depuis sa mise a l'étrier, très précoce dans la famille Navet où on est cavalier de père en fils. En fait, tout est allé un peu trop vite pour le jeune Normand d'une nature plutôt calme. "Je n'arrive pas a réaliser ce qui m'arrive, a-t-il déclaré après avoir reçu sa récompense, je suis même très étonné d'être là"
Tout est basé sur la confiance
Porté en triomphe à sa sortie du stadium par Patrick Caron, l'entraineur national, et Pierre Durand, Eric Navet sait qu'il leur doit un peu cette victoire. "Ma présence à Stockholm, dit-il, c'est Pierre Durand qui en est à l'origine. A Franconville, il m'avait incité à accepter la proposition de Patrick en m'expliquant que certes Quito était encore jeune, mais que je maîtrisais déjà beaucoup de problèmes techniques, ça m'a donné confiance"