Interview avec Jonna Ekberg

Actuellement sur la bonne voie pour percer à haut niveau, cette cavalière suédoise conquière progressivement les échelons grâce au système qui l'accompagne. Cavalière pour Stephan Conter, Equnews est alors parti à la rencotre de la cavalière Stephex, Jonna Ekberg, le mois dernier.   

Comment votre carrière a-t-elle commencé ?

J’ai commencé à monter à cheval quand j'étais jeune, la première fois devait être quand j'avais trois ans sur les poneys puis j'ai commencé en club en Suède quand j'avais six ans. J’ai eu mon premier poney quand j'en avais treize. J’ai continué à cheval comme ça.

Comment êtes-vous arrivée dans les écuries Stephex ?

J’ai quitté la Suède quand j'avais vingt ans et j’ai d’abord déménagé en Angleterre. J'ai travaillé pour Angelie von Essen et James Davenport. Ensuite j’ai déménagé en Belgique pour travailler pour Abdel Saïd. Après deux ans et demi de travail pour Abdel, j’ai reçu une offre de Stephan Conter pour travailler pour les écuries Stephex. Nous nous sommes rencontrés lors d'un concours, il m'a vu à cheval et m’a demandé si j'étais intéressée par le poste.

Comment vous sentez-vous ici ?

Je me sens très bien ici. Les installations sont incroyables et nous avons une vie très agréable. J’aime aussi le pays, les concours... C’est vraiment très bien, nous sommes très bien placés, à proximité de nombreux bons concours. La Suède me manque, bien sûr, mais travailler avec les chevaux aux écuries Stephex est l’endroit où je veux être.

Comment se passe votre journée à la maison ?

Nous commençons le matin et je monte entre 7-8 chevaux par jour, parfois plus ou moins, ça dépend. Du lundi au mercredi, nous sommes normalement à la maison et le mercredi, nous partons en concours. Je suis occupée à monter et mon groom s’occupe de préparer les affaires.

Vous arrive-t-il de prendre un peu de temps pour faire du tourisme à l’occasion des concours ?

Ça dépend. Pas tellement en fait. Je suis allée de nombreuses fois à de superbes concours dans de belles villes et je voudrais avoir plus de temps pour voir plus de choses, mais vous êtes très occupé lors des concours et le planning est booké sur toute la journée. Nous en voyons un peu mais jamais autant que je voudrai.

Comment montez-vous lors d’un concours à domicile ?

C’est très particulier, c’est étrange parce que nous travaillons ici tous les jours et à cette occasion, nous pouvons ne pas reconnaître l’endroit. C’est toujours très sympa et c’est agréable quand toute l'équipe Stephex est au même concours. Ce n’arrive pas si souvent, donc c’est vraiment spécial. Nous sommes tous très fiers de ce concours parce qu'il est fantastique, Stephex est l’endroit parfait pour faire un aussi bon concours. Il est vraiment cool.

Est-ce que c’est une pression supplémentaire pour faire de bons résultats ?

  Oui et non, toujours un peu quand nous allons à des concours, nous voulons toujours bien faire. Mais bien sûr ici, on veut toujours faire encore mieux, parce qu’on est à la maison. Tous les cavaliers se mettent forcément un peu plus la pression pour faire de bons résultats. Nous faisons aussi bien que possible, nous faisons de notre mieux. La dernière fois à Knokke, la victoire de Daniel était une victoire pour chacun d'entre nous. Vous montez quelques jeunes chevaux. Comment les préparez-vous pour le “travail sérieux” ? Normalement, je commence l'année en allant sur un événement de plusieurs semaines. Comme cette année, je suis allé à la Sunshine Tour pendant quatre semaines, que je trouve de super pour les jeunes chevaux. Ils obtiennent beaucoup d'expérience, font beaucoup de tours. Les jeunes de sept ans, je peux les emmener avec moi aux gros événements internationaux quand il y a des épreuves jeunes chevaux. C’est toujours bon pour qu’ils prennent de l’expérience. Parfois, quand on n'a pas le temps d'aller à des concours nationaux, je vais faire des séances de saut ailleurs qu’à la maison. Juste pour qu'ils voient différents endroits. Nous travaillons également beaucoup à la maison. Nous travaillons sur le plat pour les rendre plus forts. Parfois, quand nous avons de gros concours, il est difficile de trouver du temps pour les jeunes, mais nous essayons de notre mieux pour leur donner autant d'expérience que possible. Nous avons également de bonnes carrières à la maison pour sauter.

Air Pia est votre meilleur cheval pour le moment, pouvez-vous nous dire quelque chose de plus à son sujet?

Elle est super gentille et est en effet, mon meilleur cheval depuis cette année. J’ai fait mon premier Grand Prix 5* avec elle à Knokke. Elle était sans faute, nous avons juste eu une pénalité de temps, qui était de ma faute. Elle évolue très bien, elle a juste besoin un peu plus d'expérience pour le très haut niveau. Mais elle a toutes les qualités, elle a une bonne technique. Nous sommes devenues une très bonne équipe, sur la piste, j'ai le sentiment qu'elle ferait tout pour moi et je l'aime vraiment. Elle est un peu princesse, vous devez la traiter comme telle. Elle peut aussi être timide parfois. Quand elle est sur la piste, elle donne tout ce qu’elle a.

Lors de quelles échéances pouvons-nous espérer vous voir à l’avenir ?

J'espère obtenir une place dans l'équipe suédoise pour la finale de la coupe des nations à Barcelone. Cela dépend de l’avis du chef d’équipe. C’est un rêve pour moi, mais nous verrons ce qui se passera. Après cela, nous commencerons tranquillement la saison indoor. Il sera difficile d'obtenir une place pour la Coupe du Monde cette année puisque nous en avons seulement un en Suède. Je vais faire de mon mieux, je serais vraiment heureuse de faire une Coupe du Monde. Sinon, je vais essayer de faire quelques concours ici en Belgique. En espérant que l’année prochaine je puisse y commencer la saison en extérieur.

Quels sont vos grands objectifs ?

Mon rêve est de monter en championnat pour mon pays. Voilà ce que je veux vraiment faire. L'année prochaine, nous avons le championnat d'Europe à Göteborg. Voilà un très grand rêve, peut-être qu'il est encore un peu loin, mais on a tous besoin d'avoir des rêves. Avec un bon cheval comme Air Pia, rien n’est impossible, même si cela demande beaucoup de travail acharné. Nous avons beaucoup de bons chevaux à travailler et des objectifs différents pour chaque cheval. Bien sûr, mon rêve est de monter un championnat et quelques autres Coupes nations l'année prochaine. Je dois y aller étape par étape et voir comment ça se passe.

Avez-vous des conseils pour nos lecteurs?

Ne jamais abandonner et de croire en vous-même! Travaillez dur, même lorsque vous vous sentez comme si vous étiez malade ou que vous vous sentez comme si vous n’y arriviez pas. En fin de compte, les heures que vous passez avec les chevaux et l'équitation sont ce qui compte. Ce que je pense est que le travail acharné paie toujours. Voilà mon état d’esprit.