Passionné, travailleur, et talentueux sont trois adjectifs qui pourraient définir Timothée Anciaume. A 37 ans, le cavalier basé à côté de Rouen s'est petit à petit fait une place sur la scène internationale. Révélé à haut niveau avec Lamm de Fetan en 2007, il peut aujourd'hui compter sur ses chevaux de tête Padock du Plessis*HN (Kannan x Adelfos) et Olympique Libellule (Jarnac x Papillon Rouge), tout en préparant la relève. A l'occasion du Saut Hermès, le cavalier membre de l'Equipe de France nous a accordé de son temps pour répondre à quelques questions.
Comment s’est passée la reprise des concours pour Padock du Plessis*HN ? Est-ce que par rapport aux grosses épreuves qu’il a pu faire l’année dernière, il a encore une marge de progression une fois qu’il sera revenu à son meilleur niveau ?
Padock a bien sauté à Vilamoura. Je l’ai recommencé sur des toutes petites épreuves puis il a fini sur une épreuve ranking à 1m45 où il se classe troisième. Je pense qu’il a fait un bon retour. Il va surement ressortir à Cagnes-sur-Mer, ensuite je vais le garder plutôt pour des grandes pistes extérieures.
J’espère. En tout cas ce que j’aimerais déjà pouvoir faire, même si c’est le même genre d’épreuves, c’est essayer d’en faire plus et d’être plus régulier.
Quel est son caractère ?
C’est un cheval qui est extrêmement gentil, qui a un super caractère. Au box, il n’y a pas plus gentil que lui. Sa grosse qualité, c’est qu’il est très respectueux. Cet immense respect et cette telle envie de bien faire font que des fois il force un peu trop. C’est aussi sa façon de sauter, et je pense que ça ne changera pas, donc des fois il fait un peu trop d’efforts alors il faut l’avoir le plus relâché possible pour que justement il n’en fasse pas trop et qu’il ne se dise pas à la fin que c’est trop dur.
[caption id="attachment_76492" align="aligncenter" width="660"] Timothée Anciaume et Padock du Plessis*HN à Valence. © Lucas Tracol - Equnews[/caption]Chez vous, vous organisez des stages et donnez des cours. Enseigner est-il quelque chose que vous avez toujours eu envie de faire ?
Absolument. C’est quelque chose que je fais déjà depuis un moment et aujourd’hui j’ai une bonne activité de stages durant la période hivernale. J’ai eu envie de ne pas faire que ça l’hiver, de pouvoir développer ça un peu plus tout au long de la saison. Je n’ai pas non plus énormément de disponibilité mais une fois par semaine j’arrive à libérer un créneau où les gens viennent chez moi. C’est très agréable et c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de développer de plus en plus. Evidemment c’est un complément d’activité c’est sûr et aujourd’hui c’est quelque chose qui me plaît. J’aimerais pouvoir être cavalier et coach en même temps.
Est-ce que vous vous verriez travailler avec d’autres cavaliers de manière organisée comme on peut le voir avec l’Ecurie Jump Five ? Pensez-vous que c’est un moyen de s’assurer de rester au haut niveau avec plus de stabilité ?
Il y a deux avantages, financièrement cela permet de réduire un peu certains coûts d’écurie, ensuite être dans la même écurie qu’un ou plusieurs autres cavaliers amène un apport technique et il y a des liens qui se créent. Aujourd’hui travailler à plusieurs n’est pas mon fonctionnement, mais je dirais que l’idée est intéressante. Je n’ai encore rien de prévu, mais si un jour l’opportunité se présentait de travailler avec un bon cavalier que j’apprécie, je crois que oui cela me tenterait.
Quelle est votre vision sur l'évolution de la discipline ces derniers temps ?
C’est comme ça, le sport avance et il faut qu’on s’y fasse. Je ne peux pas dire que cela est bien ou pas bien. Après, je regrette un peu certaines évolutions dans le sens où aujourd’hui il y a beaucoup de concours pour lesquels il faut payer si on n’est pas dans les trente meilleurs mondiaux et où l’argent et les sponsors prennent de plus en plus de place sur le sport. Maintenant, c’est l’évolution, c’est comme ça. Peut-être que ça ramène de l’argent dans la filière, alors d’autres diront que c’est une bonne évolution. Pour des cavaliers comme moi qui sont un petit plus loin dans le classement mondial, ça nous ferme quand même la porte de certains concours et il ne faudrait pas que tout se passe comme ça. Je suis quand même ravi que le système des CSIO avec un sélectionneur reste un circuit important. Sinon pour certains cavaliers au-delà des trente meilleurs mondiaux tout va se fermer.
Quel est votre avis sur le staff fédéral qui a comme ligne de conduite une ouverture du Groupe A ces dernières années ?
L’équipe est formidable. Philippe Guerdat est quelqu’un d’exceptionnel avec de grandes qualités équestres et humaines. Il nous aide beaucoup, il élargit le groupe. On a aussi la chance d’avoir Sophie Dubourg en Directrice Technique Nationale qui est quelqu’un de passionnée et de compétente. Je pense que l’équipe actuelle est vraiment prête à faire beaucoup d’efforts, et en fait d’ailleurs, pour élargir le groupe et faire progresser les cavaliers.
[caption id="attachment_76489" align="aligncenter" width="660"] Sortie de piste pour Timothée Anciaume au Saut Hermès où il débriefe déjà avec Philippe Guerdat, tandis que Johann, son groom de longue date, prend déjà soin d'Olympique Libellule. © Maria Guinamant - Equnews[/caption]Quels sont vos objectifs avec Kiamon (Kolibri x Ramiro's Match) ?
Mes objectifs avec Kiamon sont en train d’évoluer un petit peu. Ce n’est pas encore très très régulier mais il y a de plus en plus souvent de résultats quand même. C’est un cheval qui a déjà fait énormément de choses. Alors j’aimerais l’amener, peut-être pas à ce qu’il a déjà fait, enfin pourquoi pas car il a déjà fait les Jeux Olympiques donc ce serait énorme, mais en tout cas essayer de revenir à un niveau de Grands Prix 4 ou 5* dans l’année avec lui. J’ai déjà parcouru beaucoup de chemin en une petite saison donc ce n’est pas inenvisageable car je pense qu’il y a encore une grosse marge d’évolution avec lui.
[caption id="attachment_76494" align="aligncenter" width="660"] Kiamon prenait la neuvième place d'une épreuve à 1m50 le samedi au Saut Hermès. © Maria Guinamant - Equnews[/caption]Que devient Quorioso Pré Noir (Kannan x Tresor de Cheux*HN), que l’on n’a pas plus vu en concours depuis Bordeaux il y a plus d'un an ?
Quorioso est arrêté depuis un moment, il va reprendre courant avril je pense. Il avait été opéré donc la rééducation avait été assez longue. Avec la propriétaire on avait ainsi décidé de lui laisser un bon moment de repos. Là il est en forme, il ressaute à la maison donc je pense qu’il ne va pas trop tarder à ressauter en concours.
Parmi vos jeunes chevaux, notamment Up to You*GFE, dans lequel fondez-vous le plus d’espoir ?
J’ai trois chevaux de huit ans qui sont vraiment très bons. J’ai Up To You (Calvaro x Olisco) qui appartient au GFE, mais j’ai aussi deux chevaux du Haras des M qui sont Un Dollar de Blondel (Dollar dela Pierre x Landadel) et Unione de l’Ilatte (Quasimodo Z x Iago C). Ces trois chevaux-là sont super. Je ne les mets pas en concurrence du tout mais ce sont vraiment trois chevaux d’avenir. Après, j’espère que les trois arriveront au haut niveau, l'avenir nous le dira. J’ai également des bons chevaux de cinq, six et sept ans qui arrivent derrière, maintenant il faut leur laisser le temps d’évoluer et on verra. Former les chevaux est aussi un boulot que j'apprécie beaucoup, donc ça me va bien !
[caption id="attachment_76519" align="aligncenter" width="660"] Timothée Anciaume peut compter sur deux 8 ans pour assurer la relève : Unione de l'Ilatte (à gauche) et Un Dollar de Blondel (à droite). © Alexandre Lourenço - Maria Guinamant, Equnews[/caption]Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune cavalier qui a du talent, mais pas forcément les moyens financiers, pour réussir au haut niveau ?
D’être très passionné, travailleur évidemment mais ça, un jeune qui a du talent l’est forcément. Essayer de se rapprocher de gens qui aiment les chevaux, et qui ont des bonnes bases d’équitation classique. Il faut aussi se dire que ce sera peut-être un petit peu plus long que le copain qui a plus d’argent et qui pourra acheter des chevaux. Il ne faut pas désespérer, apprendre à bien monter à cheval, à bien soigner les chevaux et puis avoir de la patience, mais normalement avec du travail et de la patience ça doit marcher.
Quel cheval, autre que les vôtres, aimeriez-vous monter ?
Fit For Fun, j’adore !
Passionné, travailleur, et talentueux sont trois adjectifs qui pourraient définir Timothée Anciaume. A 37 ans, le cavalier basé à côté de Rouen s'est petit à petit fait une place sur la scène internationale. Révélé à haut niveau avec Lamm de Fetan en 2007, il peut aujourd'hui compter sur ses chevaux de tête Padock du Plessis*HN (Kannan x Adelfos) et Olympique Libellule (Jarnac x Papillon Rouge), tout en préparant la relève. A l'occasion du Saut Hermès, le cavalier membre de l'Equipe de France nous a accordé de son temps pour répondre à quelques questions.
Comment s’est passée la reprise des concours pour Padock du Plessis*HN ? Est-ce que par rapport aux grosses épreuves qu’il a pu faire l’année dernière, il a encore une marge de progression une fois qu’il sera revenu à son meilleur niveau ?
Padock a bien sauté à Vilamoura. Je l’ai recommencé sur des toutes petites épreuves puis il a fini sur une épreuve ranking à 1m45 où il se classe troisième. Je pense qu’il a fait un bon retour. Il va surement ressortir à Cagnes-sur-Mer, ensuite je vais le garder plutôt pour des grandes pistes extérieures.
J’espère. En tout cas ce que j’aimerais déjà pouvoir faire, même si c’est le même genre d’épreuves, c’est essayer d’en faire plus et d’être plus régulier.
Quel est son caractère ?
C’est un cheval qui est extrêmement gentil, qui a un super caractère. Au box, il n’y a pas plus gentil que lui. Sa grosse qualité, c’est qu’il est très respectueux. Cet immense respect et cette telle envie de bien faire font que des fois il force un peu trop. C’est aussi sa façon de sauter, et je pense que ça ne changera pas, donc des fois il fait un peu trop d’efforts alors il faut l’avoir le plus relâché possible pour que justement il n’en fasse pas trop et qu’il ne se dise pas à la fin que c’est trop dur.
[caption id="attachment_76492" align="aligncenter" width="660"] Timothée Anciaume et Padock du Plessis*HN à Valence. © Lucas Tracol - Equnews[/caption]Chez vous, vous organisez des stages et donnez des cours. Enseigner est-il quelque chose que vous avez toujours eu envie de faire ?
Absolument. C’est quelque chose que je fais déjà depuis un moment et aujourd’hui j’ai une bonne activité de stages durant la période hivernale. J’ai eu envie de ne pas faire que ça l’hiver, de pouvoir développer ça un peu plus tout au long de la saison. Je n’ai pas non plus énormément de disponibilité mais une fois par semaine j’arrive à libérer un créneau où les gens viennent chez moi. C’est très agréable et c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de développer de plus en plus. Evidemment c’est un complément d’activité c’est sûr et aujourd’hui c’est quelque chose qui me plaît. J’aimerais pouvoir être cavalier et coach en même temps.
Est-ce que vous vous verriez travailler avec d’autres cavaliers de manière organisée comme on peut le voir avec l’Ecurie Jump Five ? Pensez-vous que c’est un moyen de s’assurer de rester au haut niveau avec plus de stabilité ?
Il y a deux avantages, financièrement cela permet de réduire un peu certains coûts d’écurie, ensuite être dans la même écurie qu’un ou plusieurs autres cavaliers amène un apport technique et il y a des liens qui se créent. Aujourd’hui travailler à plusieurs n’est pas mon fonctionnement, mais je dirais que l’idée est intéressante. Je n’ai encore rien de prévu, mais si un jour l’opportunité se présentait de travailler avec un bon cavalier que j’apprécie, je crois que oui cela me tenterait.
Quelle est votre vision sur l'évolution de la discipline ces derniers temps ?
C’est comme ça, le sport avance et il faut qu’on s’y fasse. Je ne peux pas dire que cela est bien ou pas bien. Après, je regrette un peu certaines évolutions dans le sens où aujourd’hui il y a beaucoup de concours pour lesquels il faut payer si on n’est pas dans les trente meilleurs mondiaux et où l’argent et les sponsors prennent de plus en plus de place sur le sport. Maintenant, c’est l’évolution, c’est comme ça. Peut-être que ça ramène de l’argent dans la filière, alors d’autres diront que c’est une bonne évolution. Pour des cavaliers comme moi qui sont un petit plus loin dans le classement mondial, ça nous ferme quand même la porte de certains concours et il ne faudrait pas que tout se passe comme ça. Je suis quand même ravi que le système des CSIO avec un sélectionneur reste un circuit important. Sinon pour certains cavaliers au-delà des trente meilleurs mondiaux tout va se fermer.
Quel est votre avis sur le staff fédéral qui a comme ligne de conduite une ouverture du Groupe A ces dernières années ?
L’équipe est formidable. Philippe Guerdat est quelqu’un d’exceptionnel avec de grandes qualités équestres et humaines. Il nous aide beaucoup, il élargit le groupe. On a aussi la chance d’avoir Sophie Dubourg en Directrice Technique Nationale qui est quelqu’un de passionnée et de compétente. Je pense que l’équipe actuelle est vraiment prête à faire beaucoup d’efforts, et en fait d’ailleurs, pour élargir le groupe et faire progresser les cavaliers.
[caption id="attachment_76489" align="aligncenter" width="660"] Sortie de piste pour Timothée Anciaume au Saut Hermès où il débriefe déjà avec Philippe Guerdat, tandis que Johann, son groom de longue date, prend déjà soin d'Olympique Libellule. © Maria Guinamant - Equnews[/caption]Quels sont vos objectifs avec Kiamon (Kolibri x Ramiro's Match) ?
Mes objectifs avec Kiamon sont en train d’évoluer un petit peu. Ce n’est pas encore très très régulier mais il y a de plus en plus souvent de résultats quand même. C’est un cheval qui a déjà fait énormément de choses. Alors j’aimerais l’amener, peut-être pas à ce qu’il a déjà fait, enfin pourquoi pas car il a déjà fait les Jeux Olympiques donc ce serait énorme, mais en tout cas essayer de revenir à un niveau de Grands Prix 4 ou 5* dans l’année avec lui. J’ai déjà parcouru beaucoup de chemin en une petite saison donc ce n’est pas inenvisageable car je pense qu’il y a encore une grosse marge d’évolution avec lui.
[caption id="attachment_76494" align="aligncenter" width="660"] Kiamon prenait la neuvième place d'une épreuve à 1m50 le samedi au Saut Hermès. © Maria Guinamant - Equnews[/caption]Que devient Quorioso Pré Noir (Kannan x Tresor de Cheux*HN), que l’on n’a pas plus vu en concours depuis Bordeaux il y a plus d'un an ?
Quorioso est arrêté depuis un moment, il va reprendre courant avril je pense. Il avait été opéré donc la rééducation avait été assez longue. Avec la propriétaire on avait ainsi décidé de lui laisser un bon moment de repos. Là il est en forme, il ressaute à la maison donc je pense qu’il ne va pas trop tarder à ressauter en concours.
Parmi vos jeunes chevaux, notamment Up to You*GFE, dans lequel fondez-vous le plus d’espoir ?
J’ai trois chevaux de huit ans qui sont vraiment très bons. J’ai Up To You (Calvaro x Olisco) qui appartient au GFE, mais j’ai aussi deux chevaux du Haras des M qui sont Un Dollar de Blondel (Dollar dela Pierre x Landadel) et Unione de l’Ilatte (Quasimodo Z x Iago C). Ces trois chevaux-là sont super. Je ne les mets pas en concurrence du tout mais ce sont vraiment trois chevaux d’avenir. Après, j’espère que les trois arriveront au haut niveau, l'avenir nous le dira. J’ai également des bons chevaux de cinq, six et sept ans qui arrivent derrière, maintenant il faut leur laisser le temps d’évoluer et on verra. Former les chevaux est aussi un boulot que j'apprécie beaucoup, donc ça me va bien !
[caption id="attachment_76519" align="aligncenter" width="660"] Timothée Anciaume peut compter sur deux 8 ans pour assurer la relève : Unione de l'Ilatte (à gauche) et Un Dollar de Blondel (à droite). © Alexandre Lourenço - Maria Guinamant, Equnews[/caption]Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune cavalier qui a du talent, mais pas forcément les moyens financiers, pour réussir au haut niveau ?
D’être très passionné, travailleur évidemment mais ça, un jeune qui a du talent l’est forcément. Essayer de se rapprocher de gens qui aiment les chevaux, et qui ont des bonnes bases d’équitation classique. Il faut aussi se dire que ce sera peut-être un petit peu plus long que le copain qui a plus d’argent et qui pourra acheter des chevaux. Il ne faut pas désespérer, apprendre à bien monter à cheval, à bien soigner les chevaux et puis avoir de la patience, mais normalement avec du travail et de la patience ça doit marcher.
Quel cheval, autre que les vôtres, aimeriez-vous monter ?
Fit For Fun, j’adore !