Vous n’avez pas pu passer à côté ! Depuis maintenant quelques mois, Ratina d’la Rousserie gravit progressivement et surement les échelons du haut niveau. La fille de Quaprice Bois Margot accumule les jolies performances sous la selle de la meilleure amazone au monde, Pénélope Leprévost. À Bordeaux, le couple ne fait qu'une petite faute pour son premier Grand Prix 5*. Ratina, une pépite qui permet d'aborder l’avenir avec beaucoup d’espoirs ! Cependant ne vous y trompez pas, son allure de petite jument adorable et sa grande liste cachent un tempérament de feu. Pour connaître un peu plus la Selle Français de dix ans (elle a eu dix ans hier) installée aux écuries de Lécaude, nous sommes partis à la rencontre de Stéphane Dufour. Cavalier jeunes chevaux, ce dernier a travaillé la petite jument baie de son débourrage jusqu’à ses sept ans. Il nous raconte les jeunes années de la guerrière qu’est Ratina d’la Rousserie. Pouvez-vous nous parler de l'arrivée de Ratina d'la Rousserie dans vos écuries ? Stéphane Dufour : Je connaissais très bien l’éleveur et propriétaire (Michel Roger,ndlr), je travaillais déjà avec lui auparavant. Lui était passionné d'élevage et de jeunes chevaux. Nous avions donc déjà travaillé sur des chevaux qu'il avait lui même fait naître ou acheté. Je connais Ratina depuis sa naissance. Le propriétaire nous l'avait amenée à deux ans pour faire un pré-débourrage parce qu’elle était assez sensible et avait du sang. Déjà, elle n'était pas facile. Nous ne posions même pas la main sur elle qu'elle devenait explosive. Nous avons mis un peu de temps à la débourrer. La jument n'est pas très grande mais a une bonne souche, le propriétaire l'a alors récupérée pour la faire saillir. C'est une fille de Quaprice Bois Margot, le propriétaire de Ratina savait que j'aimais bien ce cheval. Je l'avais vu lorsqu'il avait cinq ans donc nous en avions déjà discuté. [caption id="attachment_70532" align="aligncenter" width="329"] Ratina d'la Rousserie, plus jeune, sous la selle de Stéphane Dufour[/caption] Comment avez-vous alors re-croisé le chemin de Ratina ? S.D : Le premier poulinage s'est mal déroulé donc Mr Roger a refait saillir Ratina avec l'Arc de Triomphe. Elle a finalement eu un poulain à trois ans qu'elle n'acceptait pas vraiment, à tel point que ce dernier a dû être nourri au biberon ! Déjà, elle affirmait son caractère de demoiselle. Comme dans son rôle de poulinière elle n'était pas simple, Ratina est revenue dans nos écuries à quatre ans. Le propriétaire a donc voulu voir si une carrière sportive était envisageable. Nous l'avons refaite sauter en liberté, la jument montrait de belles choses. Nous ne l'avons pas achetée directement mais avons pris la moitié des parts sur la jument afin de la faire évoluer. Nous avons attaqué les concours jeunes chevaux l'année de ses cinq ans en 5ans B, un peu de 5ans A mais également en hunter. Je trouvais que cela allait bien dans sa formation. À six ans, après un bon hiver de travail, Ratina a fait toute la saison de cycles classiques jusqu'à la finale. Il en a été de même pour son année de sept ans ou elle terminait huitième du Championnat des sept ans. Entre temps, son propre frère Viking d'la Rousserie nous a été confié et nous avons acheté la moitié de ce cheval. Suite à cela, nous avons échangé nos parts avec le naisseur des chevaux : Ratina lui appartenait alors totalement, et moi, j'étais l'unique propriétaire de Viking. La jument est par la suite partie en dépôt-vente chez Guillaume Foutrier. Quelles ont été vos premières impressions en voyant la jument ? S.D : Dès le départ, Ratina montrait de la qualité. Volontaire, pleine de sang, elle n'était en revanche pas toute simple et très sensible. Nous avons du prendre beaucoup de temps pour qu'elle prenne confiance. Nous avons tout de suite vu qu'il ne fallait pas la brusquer mais qu'elle serait très bonne. [caption id="attachment_70530" align="aligncenter" width="332"] Ratina d'la Rousserie et Pénélope sur la grande piste de Palexpo, à Genève. Copyright : Lucas Tracol - Equnews[/caption] Pensiez-vous qu'elle attendrait un jour le niveau 5* ? S.D : Oui, l'éleveur et moi-même avions vu ce potentiel en elle. Rien ne nous l'assurait mais pour moi, elle avait les moyens de sauter les plus grosses épreuves. Je pense qu'elle a même les moyens de sauter des championnats. C'est une jument qui aura besoin de temps pour arriver à son meilleur niveau mais elle a encore une marge d'évolution. Elle est dans la bonne écurie pour réussir ! Elle pourrait intégrer des Coupes des Nations et des championnats selon moi. Avez-vous trouvé Ratina changée sous la selle de Pénélope Leprévost ? S.D : J'ai vu ses premiers parcours avec Pénélope en vidéo et je trouve que la jument gagne vraiment en sérénité. Il est évident qu'elle progresse beaucoup même si je crois qu'elle n'est pas encore parfaitement au point, du moins comme Pénélope voudrait l'avoir. J'ai toujours adoré la jument donc je suis de près son évolution, comme avec tous les chevaux passés dans mes écuries en lesquels je crois. En la voyant maintenant, on ne s'attend pas à découvrir une jument avec autant de tempérament… S.D : Elle est comme ça depuis la naissance ! Sa mère (Hermine de Brekka, ndlr) a été à terme un peu plus tôt que prévu. Ratina a surpris tout le monde en naissant dans la neige ! Une vraie battante, volontaire et pleine de hargne depuis son premier souffle. Et dans tout ce qu'elle faisait, il fallait arriver à la calmer. Lorsqu'elle était dans mes écuries, j'ai dit à son éleveur que nous pourrions la mettre face à n'importe quel obstacle, elle sauterait quand même ! Elle est tellement volontaire qu'elle irait au feu. Elle ne donne pas cette impression de grande sensibilité mais avec le métier, l'âge, le travail, on sent qu'aujourd'hui elle se pose. Il suffisait seulement de lui laisser le temps. Je suis vraiment content de la voir continuer sa carrière de la sorte ! [caption id="attachment_70548" align="aligncenter" width="453"] Viking d'la Rousserie (Quaprice Bois Margot x Apache d'Adriers), propre frère de Ratina d'la Rousserie, est encore jeune mais semble plein de promesses pour l'avenir[/caption]
Lucas Tracol
Vous n’avez pas pu passer à côté ! Depuis maintenant quelques mois, Ratina d’la Rousserie gravit progressivement et surement les échelons du haut niveau. La fille de Quaprice Bois Margot accumule les jolies performances sous la selle de la meilleure amazone au monde, Pénélope Leprévost. À Bordeaux, le couple ne fait qu'une petite faute pour son premier Grand Prix 5*. Ratina, une pépite qui permet d'aborder l’avenir avec beaucoup d’espoirs ! Cependant ne vous y trompez pas, son allure de petite jument adorable et sa grande liste cachent un tempérament de feu. Pour connaître un peu plus la Selle Français de dix ans (elle a eu dix ans hier) installée aux écuries de Lécaude, nous sommes partis à la rencontre de Stéphane Dufour. Cavalier jeunes chevaux, ce dernier a travaillé la petite jument baie de son débourrage jusqu’à ses sept ans. Il nous raconte les jeunes années de la guerrière qu’est Ratina d’la Rousserie. Pouvez-vous nous parler de l'arrivée de Ratina d'la Rousserie dans vos écuries ? Stéphane Dufour : Je connaissais très bien l’éleveur et propriétaire (Michel Roger,ndlr), je travaillais déjà avec lui auparavant. Lui était passionné d'élevage et de jeunes chevaux. Nous avions donc déjà travaillé sur des chevaux qu'il avait lui même fait naître ou acheté. Je connais Ratina depuis sa naissance. Le propriétaire nous l'avait amenée à deux ans pour faire un pré-débourrage parce qu’elle était assez sensible et avait du sang. Déjà, elle n'était pas facile. Nous ne posions même pas la main sur elle qu'elle devenait explosive. Nous avons mis un peu de temps à la débourrer. La jument n'est pas très grande mais a une bonne souche, le propriétaire l'a alors récupérée pour la faire saillir. C'est une fille de Quaprice Bois Margot, le propriétaire de Ratina savait que j'aimais bien ce cheval. Je l'avais vu lorsqu'il avait cinq ans donc nous en avions déjà discuté. [caption id="attachment_70532" align="aligncenter" width="329"] Ratina d'la Rousserie, plus jeune, sous la selle de Stéphane Dufour[/caption] Comment avez-vous alors re-croisé le chemin de Ratina ? S.D : Le premier poulinage s'est mal déroulé donc Mr Roger a refait saillir Ratina avec l'Arc de Triomphe. Elle a finalement eu un poulain à trois ans qu'elle n'acceptait pas vraiment, à tel point que ce dernier a dû être nourri au biberon ! Déjà, elle affirmait son caractère de demoiselle. Comme dans son rôle de poulinière elle n'était pas simple, Ratina est revenue dans nos écuries à quatre ans. Le propriétaire a donc voulu voir si une carrière sportive était envisageable. Nous l'avons refaite sauter en liberté, la jument montrait de belles choses. Nous ne l'avons pas achetée directement mais avons pris la moitié des parts sur la jument afin de la faire évoluer. Nous avons attaqué les concours jeunes chevaux l'année de ses cinq ans en 5ans B, un peu de 5ans A mais également en hunter. Je trouvais que cela allait bien dans sa formation. À six ans, après un bon hiver de travail, Ratina a fait toute la saison de cycles classiques jusqu'à la finale. Il en a été de même pour son année de sept ans ou elle terminait huitième du Championnat des sept ans. Entre temps, son propre frère Viking d'la Rousserie nous a été confié et nous avons acheté la moitié de ce cheval. Suite à cela, nous avons échangé nos parts avec le naisseur des chevaux : Ratina lui appartenait alors totalement, et moi, j'étais l'unique propriétaire de Viking. La jument est par la suite partie en dépôt-vente chez Guillaume Foutrier. Quelles ont été vos premières impressions en voyant la jument ? S.D : Dès le départ, Ratina montrait de la qualité. Volontaire, pleine de sang, elle n'était en revanche pas toute simple et très sensible. Nous avons du prendre beaucoup de temps pour qu'elle prenne confiance. Nous avons tout de suite vu qu'il ne fallait pas la brusquer mais qu'elle serait très bonne. [caption id="attachment_70530" align="aligncenter" width="332"] Ratina d'la Rousserie et Pénélope sur la grande piste de Palexpo, à Genève. Copyright : Lucas Tracol - Equnews[/caption] Pensiez-vous qu'elle attendrait un jour le niveau 5* ? S.D : Oui, l'éleveur et moi-même avions vu ce potentiel en elle. Rien ne nous l'assurait mais pour moi, elle avait les moyens de sauter les plus grosses épreuves. Je pense qu'elle a même les moyens de sauter des championnats. C'est une jument qui aura besoin de temps pour arriver à son meilleur niveau mais elle a encore une marge d'évolution. Elle est dans la bonne écurie pour réussir ! Elle pourrait intégrer des Coupes des Nations et des championnats selon moi. Avez-vous trouvé Ratina changée sous la selle de Pénélope Leprévost ? S.D : J'ai vu ses premiers parcours avec Pénélope en vidéo et je trouve que la jument gagne vraiment en sérénité. Il est évident qu'elle progresse beaucoup même si je crois qu'elle n'est pas encore parfaitement au point, du moins comme Pénélope voudrait l'avoir. J'ai toujours adoré la jument donc je suis de près son évolution, comme avec tous les chevaux passés dans mes écuries en lesquels je crois. En la voyant maintenant, on ne s'attend pas à découvrir une jument avec autant de tempérament… S.D : Elle est comme ça depuis la naissance ! Sa mère (Hermine de Brekka, ndlr) a été à terme un peu plus tôt que prévu. Ratina a surpris tout le monde en naissant dans la neige ! Une vraie battante, volontaire et pleine de hargne depuis son premier souffle. Et dans tout ce qu'elle faisait, il fallait arriver à la calmer. Lorsqu'elle était dans mes écuries, j'ai dit à son éleveur que nous pourrions la mettre face à n'importe quel obstacle, elle sauterait quand même ! Elle est tellement volontaire qu'elle irait au feu. Elle ne donne pas cette impression de grande sensibilité mais avec le métier, l'âge, le travail, on sent qu'aujourd'hui elle se pose. Il suffisait seulement de lui laisser le temps. Je suis vraiment content de la voir continuer sa carrière de la sorte ! [caption id="attachment_70548" align="aligncenter" width="453"] Viking d'la Rousserie (Quaprice Bois Margot x Apache d'Adriers), propre frère de Ratina d'la Rousserie, est encore jeune mais semble plein de promesses pour l'avenir[/caption]
Lucas Tracol