Sélectionnés dans Les Talents Hermès, Edward Levy et Margaux Rocuet font partie de la nouvelle génération montante du saut d’obstacles tricolore. Alors qu’ils évoluaient respectivement dans les écuries de Patrice Delaveau et Luciana Diniz, les deux jeunes pousses se sont installés il y a quelques semaines dans les écuries de Ludger Beerbaum, en Allemagne. Equnews est donc allé à leur rencontre lors du Saut Hermès à Paris pour en savoir plus sur cette nouvelle collaboration avec le « kaiser » allemand. Vous étiez tous deux dans les écuries de deux grands noms du CSO (Patrice Delaveau et Luciana Diniz). Pourquoi avoir décidé de partir de celles-ci pour s'installer chez Ludger Beerbaum ? E.L : Je ne suis pas seul à avoir pris la décision de partir de chez Patrice pour rejoindre les écuries de Ludger. Après trois ans de collaboration, Patrice pensait que j’avais pris assez de maturité pour découvrir de nouvelles expériences enrichissantes. C’est donc au CSI 2-5* de Lyon que Patrice est allé voir Ludger pour lui parler de mon cas et le projet a abouti. M.R : Luciana était souvent en concours le week-end et il n’y avait qu’elle qui était professionnelle à ce niveau dans son écurie. Il y avait aussi un coach, Antonis Petris, mais il ne pouvait pas venir très souvent non plus et je me retrouvais donc assez régulièrement seule. Chez Ludger, nous ne sommes jamais seuls. Il y a toujours de l’ambiance et du monde ou quelqu’un à regarder monter comme Henrik (Von Eckerman), Philipp (Weishaupt). Je me sentais donc un peu seule chez Luciana. Je peux ainsi découvrir de nouvelles personnes chez Ludger et également un autre système mais je suis toujours en très bons termes avec elle. Comment fonctionnez-vous avec lui et avec son équipe ? E.L : En concours, Ludger me coach principalement mais il arrive que ce soit aussi d’autres cavaliers comme Henrik (Von Eckerman) qui a pris le relais au Saut Hermès quand Ludger avait un empêchement. Dans tous les cas, il y a toujours un cavalier disponible pour nous encadrer en concours. À la maison c’est la même chose, que ce soit pour sauter ou pour travailler sur le plat et selon la disponibilité des cavaliers, nous sommes toujours entourés. M.R : Comme Edward l’a dit, il y a toujours un cavalier présent pour nous entourer et nous coacher en concours. Ce matin comme Ludger avait un empêchement, Henrik nous a coaché. C’est aussi cela qui est génial car on apprend vraiment avec des cavaliers qui ont des points de vue différents et l’on ne peut que ressortir plus fort de tous ces apports. À la maison, Edward et moi sommes dans l’écurie de Christian Kukuk. Comme nous avons des statuts différents avec Edward, je travaille principalement avec Thomas Stiller, le coach qui est installé aux écuries de Ludger. En anecdote je peux vous dire que lors de mon arrivée, Philipp (Weishaupt) m’avait conseillé de mettre plus de jambes avec les chevaux allemands qui sont différents de nos chevaux français. On peut donc prendre et piocher des conseils chez chaque cavalier ce qui est vraiment enrichissant. [caption id="attachment_71602" align="aligncenter" width="2048"] Edward & Starlette de la Roque.[/caption] En quoi la technique de Ludger Beerbaum diffère-t-elle de celles que vous ont enseignées vos précédents mentors ? M.R : Pour ma part, Luciana est une femme et qui plus est latine. Elle a une équitation très fine, légère et a beaucoup de complicité avec ses chevaux. Ce n’est donc pas la même équitation que celle de Ludger qui est un homme et allemand par ailleurs. Chez lui, tout est préparé et calculé. Pourtant comme nous avons pu le constater cette après-midi, la combinaison marche plutôt bien (Ludger et Luciana étaient seconds du Saut Hermès, une épreuve qui se courrait par équipes). J’espère donc tirer parti des personnalités de chacun. Avez-vous un objectif précis pendant cette collaboration ? E.L : Personnellement mon objectif principal est de progresser pour me perfectionner à pied comme à cheval et ce, le mieux possible pour ce métier qui est difficile. M.R : Je vais me concentrer principalement pour la Rolex Riders Academy cette année pour essayer d’y rentrer. Le principe est tel que chaque pays propose à un certain nombre de cavaliers un concours de sélection dans le pays où il se trouve (ce sera donc l’Allemagne pour Margaux) et nous avons à l’issue de ce concours des entretiens et interviews puisque seulement cinq cavaliers sont retenus. Lorsque l’on est pris, nous pouvons aller nous entrainer pendant six mois chez des grands cavaliers comme Marcus Ehning, Ludger Beerbaum, Kévin Staut, Rolf-Göran Bengtsson et Gilbert de Roock. Nous pouvons donc aller chez ces cavaliers avec deux chevaux et Rolex prend en charge les frais occasionnés. De plus, des portes nous sont ouvertes sur certains grands concours comme Zurich ou S’Hertogenbosh. Nous avons également pu constater que vous n’aviez gardé qu’un cheval de votre ancien piquet (Starlette de la Roque pour Edward et Lewin 5 pour Margaux). Pourquoi ? E.L : Quarto (Mail) et Belle Rock étaient des chevaux qui nous appartenaient. Ils étaient dans des âges qui étaient intéressants pour la vente et comme ils avaient tous deux réalisés une très bonne saison, le moment était opportun. Belle Rock a été vendue après deux ou trois bonnes performances et Quarto était lui aussi à une période où il devenait de plus en plus performant en Grand Prix. Évidemment, c’est à chaque fois que l’on n’a pas envie de les vendre qu’il faut le faire. J’ai cependant gardé Starlette car c’est une jument jeune et pleine d’avenir. De plus, nous avons vécu une belle histoire avec la propriétaire et cette jument et je pense que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre avec cette monture grâce à Ludger. [caption id="attachment_71601" align="aligncenter" width="2048"] Edward & Belle Rock l'an passé au Saut Hermès[/caption] M.R : Je montais plusieurs chevaux chez Luciana dont Lewin 5 et Upper Star. Je n’ai pas gardé ce dernier car Luciana me l’avait confié dans un but commercial. Lewin 5 reste quant à lui la propriété d’Edouard de Rothschild et j’ai donc pu le garder pour évoluer chez Ludger. [caption id="attachment_71595" align="aligncenter" width="1629"] Margaux & Lewin 5[/caption] Vous vous connaissez tous deux depuis maintenant un long moment puisque vous concourrez dans les mêmes types d’épreuves depuis quelques années déjà. Comment analysez-vous le fait de vous retrouver désormais dans les mêmes écuries chez un grand cavalier à l’étranger ? M.R : Il est vrai que l’on se connaît depuis un moment et que l’on a fait un bout de chemin ensemble en tant qu’équipe. Dans tous les cas, nous tissons toujours des liens plus ou moins forts avec les cavaliers avec qui nous concourons dans les équipes. Par exemple, nous avions gagné la Coupe des Nations à Deauville l’an passé. Ce sont des moments forts comme ceux-ci qui nous rapprochent. Il est sûr que l’on ne se mariera pas demain (rires) mais nous nous entendons bien oui ! Pour finir, quel cheval dans le circuit actuel aimeriez-vous monter ? E.L : La jument de Luciana Diniz, Fit For Fun, me plaît beaucoup ! M.R : Je pense répondre comme Edward, ayant côtoyée Fit For Fun pendant quelque temps. Cependant Winningmood (avec lequel Luciana Diniz vient de remporter le Grand Prix de Madrid) ne me dérangerait pas non plus (rires).
Maxence Magnin
Sélectionnés dans Les Talents Hermès, Edward Levy et Margaux Rocuet font partie de la nouvelle génération montante du saut d’obstacles tricolore. Alors qu’ils évoluaient respectivement dans les écuries de Patrice Delaveau et Luciana Diniz, les deux jeunes pousses se sont installés il y a quelques semaines dans les écuries de Ludger Beerbaum, en Allemagne. Equnews est donc allé à leur rencontre lors du Saut Hermès à Paris pour en savoir plus sur cette nouvelle collaboration avec le « kaiser » allemand. Vous étiez tous deux dans les écuries de deux grands noms du CSO (Patrice Delaveau et Luciana Diniz). Pourquoi avoir décidé de partir de celles-ci pour s'installer chez Ludger Beerbaum ? E.L : Je ne suis pas seul à avoir pris la décision de partir de chez Patrice pour rejoindre les écuries de Ludger. Après trois ans de collaboration, Patrice pensait que j’avais pris assez de maturité pour découvrir de nouvelles expériences enrichissantes. C’est donc au CSI 2-5* de Lyon que Patrice est allé voir Ludger pour lui parler de mon cas et le projet a abouti. M.R : Luciana était souvent en concours le week-end et il n’y avait qu’elle qui était professionnelle à ce niveau dans son écurie. Il y avait aussi un coach, Antonis Petris, mais il ne pouvait pas venir très souvent non plus et je me retrouvais donc assez régulièrement seule. Chez Ludger, nous ne sommes jamais seuls. Il y a toujours de l’ambiance et du monde ou quelqu’un à regarder monter comme Henrik (Von Eckerman), Philipp (Weishaupt). Je me sentais donc un peu seule chez Luciana. Je peux ainsi découvrir de nouvelles personnes chez Ludger et également un autre système mais je suis toujours en très bons termes avec elle. Comment fonctionnez-vous avec lui et avec son équipe ? E.L : En concours, Ludger me coach principalement mais il arrive que ce soit aussi d’autres cavaliers comme Henrik (Von Eckerman) qui a pris le relais au Saut Hermès quand Ludger avait un empêchement. Dans tous les cas, il y a toujours un cavalier disponible pour nous encadrer en concours. À la maison c’est la même chose, que ce soit pour sauter ou pour travailler sur le plat et selon la disponibilité des cavaliers, nous sommes toujours entourés. M.R : Comme Edward l’a dit, il y a toujours un cavalier présent pour nous entourer et nous coacher en concours. Ce matin comme Ludger avait un empêchement, Henrik nous a coaché. C’est aussi cela qui est génial car on apprend vraiment avec des cavaliers qui ont des points de vue différents et l’on ne peut que ressortir plus fort de tous ces apports. À la maison, Edward et moi sommes dans l’écurie de Christian Kukuk. Comme nous avons des statuts différents avec Edward, je travaille principalement avec Thomas Stiller, le coach qui est installé aux écuries de Ludger. En anecdote je peux vous dire que lors de mon arrivée, Philipp (Weishaupt) m’avait conseillé de mettre plus de jambes avec les chevaux allemands qui sont différents de nos chevaux français. On peut donc prendre et piocher des conseils chez chaque cavalier ce qui est vraiment enrichissant. [caption id="attachment_71602" align="aligncenter" width="2048"] Edward & Starlette de la Roque.[/caption] En quoi la technique de Ludger Beerbaum diffère-t-elle de celles que vous ont enseignées vos précédents mentors ? M.R : Pour ma part, Luciana est une femme et qui plus est latine. Elle a une équitation très fine, légère et a beaucoup de complicité avec ses chevaux. Ce n’est donc pas la même équitation que celle de Ludger qui est un homme et allemand par ailleurs. Chez lui, tout est préparé et calculé. Pourtant comme nous avons pu le constater cette après-midi, la combinaison marche plutôt bien (Ludger et Luciana étaient seconds du Saut Hermès, une épreuve qui se courrait par équipes). J’espère donc tirer parti des personnalités de chacun. Avez-vous un objectif précis pendant cette collaboration ? E.L : Personnellement mon objectif principal est de progresser pour me perfectionner à pied comme à cheval et ce, le mieux possible pour ce métier qui est difficile. M.R : Je vais me concentrer principalement pour la Rolex Riders Academy cette année pour essayer d’y rentrer. Le principe est tel que chaque pays propose à un certain nombre de cavaliers un concours de sélection dans le pays où il se trouve (ce sera donc l’Allemagne pour Margaux) et nous avons à l’issue de ce concours des entretiens et interviews puisque seulement cinq cavaliers sont retenus. Lorsque l’on est pris, nous pouvons aller nous entrainer pendant six mois chez des grands cavaliers comme Marcus Ehning, Ludger Beerbaum, Kévin Staut, Rolf-Göran Bengtsson et Gilbert de Roock. Nous pouvons donc aller chez ces cavaliers avec deux chevaux et Rolex prend en charge les frais occasionnés. De plus, des portes nous sont ouvertes sur certains grands concours comme Zurich ou S’Hertogenbosh. Nous avons également pu constater que vous n’aviez gardé qu’un cheval de votre ancien piquet (Starlette de la Roque pour Edward et Lewin 5 pour Margaux). Pourquoi ? E.L : Quarto (Mail) et Belle Rock étaient des chevaux qui nous appartenaient. Ils étaient dans des âges qui étaient intéressants pour la vente et comme ils avaient tous deux réalisés une très bonne saison, le moment était opportun. Belle Rock a été vendue après deux ou trois bonnes performances et Quarto était lui aussi à une période où il devenait de plus en plus performant en Grand Prix. Évidemment, c’est à chaque fois que l’on n’a pas envie de les vendre qu’il faut le faire. J’ai cependant gardé Starlette car c’est une jument jeune et pleine d’avenir. De plus, nous avons vécu une belle histoire avec la propriétaire et cette jument et je pense que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre avec cette monture grâce à Ludger. [caption id="attachment_71601" align="aligncenter" width="2048"] Edward & Belle Rock l'an passé au Saut Hermès[/caption] M.R : Je montais plusieurs chevaux chez Luciana dont Lewin 5 et Upper Star. Je n’ai pas gardé ce dernier car Luciana me l’avait confié dans un but commercial. Lewin 5 reste quant à lui la propriété d’Edouard de Rothschild et j’ai donc pu le garder pour évoluer chez Ludger. [caption id="attachment_71595" align="aligncenter" width="1629"] Margaux & Lewin 5[/caption] Vous vous connaissez tous deux depuis maintenant un long moment puisque vous concourrez dans les mêmes types d’épreuves depuis quelques années déjà. Comment analysez-vous le fait de vous retrouver désormais dans les mêmes écuries chez un grand cavalier à l’étranger ? M.R : Il est vrai que l’on se connaît depuis un moment et que l’on a fait un bout de chemin ensemble en tant qu’équipe. Dans tous les cas, nous tissons toujours des liens plus ou moins forts avec les cavaliers avec qui nous concourons dans les équipes. Par exemple, nous avions gagné la Coupe des Nations à Deauville l’an passé. Ce sont des moments forts comme ceux-ci qui nous rapprochent. Il est sûr que l’on ne se mariera pas demain (rires) mais nous nous entendons bien oui ! Pour finir, quel cheval dans le circuit actuel aimeriez-vous monter ? E.L : La jument de Luciana Diniz, Fit For Fun, me plaît beaucoup ! M.R : Je pense répondre comme Edward, ayant côtoyée Fit For Fun pendant quelque temps. Cependant Winningmood (avec lequel Luciana Diniz vient de remporter le Grand Prix de Madrid) ne me dérangerait pas non plus (rires).
Maxence Magnin