Sympathie et simplicité seraient deux adjectifs qui pourraient bien s'associer à Luca Moneta. Cavalier italien de 47 ans, il a construit au fil des années une méthode bien à lui qu'il fait briller au plus haut-niveau. À l'occasion du Jumping de Chantilly, notre équipe est allée à sa rencontre...
Pouvez-vous nous présenter votre piquet de chevaux actuel ?
Connery est mon cheval de tête. Il est très timide, il ne montre jamais ses émotions ou son stress. Il n'a pas toujours eu une vie facile et maintenant il a compris un peu mieux le jeu, il s'amuse un peu plus. Il reste assez stressé parfois mais il progresse encore beaucoup. Je l'aime beaucoup. J'ai ensuite un jeune cheval qui s'appelle Jesus de la Commune et qui a 18 ans (rires). Il est toujours en très bonne forme, je l'aime. Il était lui aussi assez spécial au début, il montre beaucoup son stress à l'inverse de Connery. Il était très chaud, difficile, très réactif mais maintenant il a complètement compris ce que je lui demande, il s'amuse, il veut bien faire en piste. Je me dis des fois qu'il serait peut-être mieux de l'arrêter mais ensuite quand il voit partir le camion je vois bien qu'il aurait bien envie d'y aller aussi. J'ai aussi Neptune Brecourt mais en début de saison il s'est fait mal au dos à Lummen dans la Coupe des Nations. C'est la troisième fois qu'il a mal au dos et en fait il a une façon de sauter un peu atypique, une biomécanique spéciale alors il peut se faire mal en sautant très haut. Je ne veux de toute façon par forcer le cheval à sauter de grosses épreuves pour éviter les accidents donc je vais le monter maintenant sur de plus petits parcours à 1.45m-1.50m et je vais voir. Si je comprends pourquoi il a ce problème je verrai, j'écouterai le cheval et je ferai ce qu'il préfère. Après j'ai Quova de Vains, elle a un coeur incroyable, elle essaye tout pour moi, elle peut tout faire (puissance, grand prix, épreuve de vitesse...). Elle n'a pas une façon de sauter très classique, devant elle n'est pas très "rangée" alors ce n'est pas toujours simple pour elle mais elle a un coeur, un esprit et une volonté incroyables ! Elle s'amuse beaucoup ; par exemple à Falsterbo j'ai fait la puissance et alors qu'elle avait fait trois tours, elle tirait toujours autant pour rentrer en piste pour la remise des prix. J'ai aussi Bonheur S, il a 14 ans, il appartient à un très bon ami, mon vétérinaire, et il est aussi exceptionnel, il veut bien faire, il veut gagner, il veut aller vite. Concernant les plus jeunes j'ai par exemple une 6 ans que je monte ici, Ambramarie del Beiro, elle est très agréable. J'ai aussi deux quatre ans de l'élevage de Basini, un de mes sponsors. J'ai aussi Salomon, 9 ans, il n'a jamais sauté plus d'1m40 mais je crois que c'est le cheval rêvé. On verra jusqu'où il arrive mais pour moi j'ai le sentiment qu'il peut tout faire. Herold N, 8 ans, est également très bon d'après moi. J'ai la chance d'avoir de bons chevaux pour l'avenir. Il me faudrait par contre un autre cheval de Grand Prix, j'aimerais bien trouver un propriétaire qui m'en confie un si possible... J'aime beaucoup la France, les français... (rires).Que cherchez-vous comme qualité chez un cheval ?
J'aime les chevaux qui ont une très bonne tête, un bon esprit. J'aime bien quand ils ont du caractère, beaucoup de génialité, de génie. S'il est difficile à monter, s'il bouge la tête etc. ce n'est pas grave pour moi. J'ai besoin de chevaux très sensibles, très réactifs, avec beaucoup de sang. Je cherche à ce qu'ils aient envie de bien faire.Pouvez-vous nous parler un peu de votre méthode ?
J'ai travaillé plusieurs années l'éthologie, j'ai beaucoup monté avec Pat Parelli. J'ai essayé de faire une connexion entre l'éthologie et le saut d'obstacles et c'est ça que je fais encore aujourd'hui. J'ai un centre équestre, je donne des cours à la maison, j'ai plusieurs élèves. J'ai aussi travaillé avec Michel Robert qui m'a beaucoup aidé. En fait je ne pense pas faire les choses vraiment différemment des autres cavaliers, seulement pour arriver au même résultat je prend une route un peu différente. Beaucoup de monde me pose des questions sur ce que je fais, on discute et on avance comme ça. Je prends aussi des idées chez les autres. Si on ne change pas avec les autres, on ne peut jamais évoluer.Quel est le programme typique d'un cheval dans une journée ?
Chaque cheval a son programme, ils passent beaucoup beaucoup de temps dehors. On essaye d'alterner au maximum le travail pour ne jamais faire la même chose. Promenade, paddock, travail en liberté, travail monté... il y a beaucoup de choses à faire ! À la maison j'essaye de trouver un bon équilibre entre la tête et le physique et en compétition c'est un peu là où ils ont la vie la plus dure parce qu'ils ne peuvent pas faire les mêmes choses qu'à la maison.Comment êtes-vous parvenu jusqu'au haut niveau ?
C'est la chance ! J'ai trouvé des chevaux difficiles qui n'allaient pas avec d'autres cavaliers. Dès qu'ils avaient un peu progressé, je les sortais en concours et puis ça allait bien et petit à petit comme ça je me suis retrouvé à faire du grand sport. Je m'amuse. C'était le rêve de ma vie mais jamais je n'aurais pensé y arriver parce que je n'avais pas l'argent, pas vraiment la chance non plus ni le talent. Et grâce à l'éthologie j'ai trouvé un moyen pour que le cheval ait une grande place dans la performance et moi une petite alors j'y arrive finalement.Que faudrait-il améliorer dans le Saut d'Obstacles aujourd'hui ?
Une chose très importante serait d’arriver à faire en sorte que le sport amuse beaucoup plus le public. Il faudrait que cela soit plus un spectacle, comme à Falsterbo par exemple, c'est un vrai "show", il y a des épreuves avec des lapins, des animations tout le temps, le public ne s'ennuie jamais et cela crée une certaine ambiance qui est très importante. Concernant les règles, il y a beaucoup de choses qui peuvent être améliorées mais c'est difficile parce qu'à chaque fois qu'il y en a une nouvelle il y a des gens contents et d'autres pas. Alors on doit toujours s'adapter.Que pensez-vous de l'équipe italienne composée de cavaliers ayant une organisation assez différente ?
En ce moment je ne suis pas vraiment dans l'équipe parce que Neptune est blessé et Connery n'est pas considéré pour les Championnats d'Europe. Mais dans l'équipe tous les cavaliers montent avec le système qu'il a. Les chevaux s'adaptent à tout alors peu importe le système qu'on a, l'important c'est l'attitude qu'on a avec le cheval. Il faut avoir un bon sentiment avec sa monture. Je crois que toutes les fédérations veulent avoir une équipe qui fonctionne bien mais je pense que ce n'est pas vraiment le travail de la fédération mais celui de tous les cavaliers.Quel cheval rêveriez-vous de monter ?
Je dirais Connery ! J'aime tous les chevaux, c'est un peu mon problème, j'aime tous les chevaux que je monte... Photo : Luca et Neptune aux JEM - Equnews.fr / Maria Guinamant.Sympathie et simplicité seraient deux adjectifs qui pourraient bien s'associer à Luca Moneta. Cavalier italien de 47 ans, il a construit au fil des années une méthode bien à lui qu'il fait briller au plus haut-niveau. À l'occasion du Jumping de Chantilly, notre équipe est allée à sa rencontre...
Pouvez-vous nous présenter votre piquet de chevaux actuel ?
Connery est mon cheval de tête. Il est très timide, il ne montre jamais ses émotions ou son stress. Il n'a pas toujours eu une vie facile et maintenant il a compris un peu mieux le jeu, il s'amuse un peu plus. Il reste assez stressé parfois mais il progresse encore beaucoup. Je l'aime beaucoup. J'ai ensuite un jeune cheval qui s'appelle Jesus de la Commune et qui a 18 ans (rires). Il est toujours en très bonne forme, je l'aime. Il était lui aussi assez spécial au début, il montre beaucoup son stress à l'inverse de Connery. Il était très chaud, difficile, très réactif mais maintenant il a complètement compris ce que je lui demande, il s'amuse, il veut bien faire en piste. Je me dis des fois qu'il serait peut-être mieux de l'arrêter mais ensuite quand il voit partir le camion je vois bien qu'il aurait bien envie d'y aller aussi. J'ai aussi Neptune Brecourt mais en début de saison il s'est fait mal au dos à Lummen dans la Coupe des Nations. C'est la troisième fois qu'il a mal au dos et en fait il a une façon de sauter un peu atypique, une biomécanique spéciale alors il peut se faire mal en sautant très haut. Je ne veux de toute façon par forcer le cheval à sauter de grosses épreuves pour éviter les accidents donc je vais le monter maintenant sur de plus petits parcours à 1.45m-1.50m et je vais voir. Si je comprends pourquoi il a ce problème je verrai, j'écouterai le cheval et je ferai ce qu'il préfère. Après j'ai Quova de Vains, elle a un coeur incroyable, elle essaye tout pour moi, elle peut tout faire (puissance, grand prix, épreuve de vitesse...). Elle n'a pas une façon de sauter très classique, devant elle n'est pas très "rangée" alors ce n'est pas toujours simple pour elle mais elle a un coeur, un esprit et une volonté incroyables ! Elle s'amuse beaucoup ; par exemple à Falsterbo j'ai fait la puissance et alors qu'elle avait fait trois tours, elle tirait toujours autant pour rentrer en piste pour la remise des prix. J'ai aussi Bonheur S, il a 14 ans, il appartient à un très bon ami, mon vétérinaire, et il est aussi exceptionnel, il veut bien faire, il veut gagner, il veut aller vite. Concernant les plus jeunes j'ai par exemple une 6 ans que je monte ici, Ambramarie del Beiro, elle est très agréable. J'ai aussi deux quatre ans de l'élevage de Basini, un de mes sponsors. J'ai aussi Salomon, 9 ans, il n'a jamais sauté plus d'1m40 mais je crois que c'est le cheval rêvé. On verra jusqu'où il arrive mais pour moi j'ai le sentiment qu'il peut tout faire. Herold N, 8 ans, est également très bon d'après moi. J'ai la chance d'avoir de bons chevaux pour l'avenir. Il me faudrait par contre un autre cheval de Grand Prix, j'aimerais bien trouver un propriétaire qui m'en confie un si possible... J'aime beaucoup la France, les français... (rires).Que cherchez-vous comme qualité chez un cheval ?
J'aime les chevaux qui ont une très bonne tête, un bon esprit. J'aime bien quand ils ont du caractère, beaucoup de génialité, de génie. S'il est difficile à monter, s'il bouge la tête etc. ce n'est pas grave pour moi. J'ai besoin de chevaux très sensibles, très réactifs, avec beaucoup de sang. Je cherche à ce qu'ils aient envie de bien faire.Pouvez-vous nous parler un peu de votre méthode ?
J'ai travaillé plusieurs années l'éthologie, j'ai beaucoup monté avec Pat Parelli. J'ai essayé de faire une connexion entre l'éthologie et le saut d'obstacles et c'est ça que je fais encore aujourd'hui. J'ai un centre équestre, je donne des cours à la maison, j'ai plusieurs élèves. J'ai aussi travaillé avec Michel Robert qui m'a beaucoup aidé. En fait je ne pense pas faire les choses vraiment différemment des autres cavaliers, seulement pour arriver au même résultat je prend une route un peu différente. Beaucoup de monde me pose des questions sur ce que je fais, on discute et on avance comme ça. Je prends aussi des idées chez les autres. Si on ne change pas avec les autres, on ne peut jamais évoluer.Quel est le programme typique d'un cheval dans une journée ?
Chaque cheval a son programme, ils passent beaucoup beaucoup de temps dehors. On essaye d'alterner au maximum le travail pour ne jamais faire la même chose. Promenade, paddock, travail en liberté, travail monté... il y a beaucoup de choses à faire ! À la maison j'essaye de trouver un bon équilibre entre la tête et le physique et en compétition c'est un peu là où ils ont la vie la plus dure parce qu'ils ne peuvent pas faire les mêmes choses qu'à la maison.Comment êtes-vous parvenu jusqu'au haut niveau ?
C'est la chance ! J'ai trouvé des chevaux difficiles qui n'allaient pas avec d'autres cavaliers. Dès qu'ils avaient un peu progressé, je les sortais en concours et puis ça allait bien et petit à petit comme ça je me suis retrouvé à faire du grand sport. Je m'amuse. C'était le rêve de ma vie mais jamais je n'aurais pensé y arriver parce que je n'avais pas l'argent, pas vraiment la chance non plus ni le talent. Et grâce à l'éthologie j'ai trouvé un moyen pour que le cheval ait une grande place dans la performance et moi une petite alors j'y arrive finalement.Que faudrait-il améliorer dans le Saut d'Obstacles aujourd'hui ?
Une chose très importante serait d’arriver à faire en sorte que le sport amuse beaucoup plus le public. Il faudrait que cela soit plus un spectacle, comme à Falsterbo par exemple, c'est un vrai "show", il y a des épreuves avec des lapins, des animations tout le temps, le public ne s'ennuie jamais et cela crée une certaine ambiance qui est très importante. Concernant les règles, il y a beaucoup de choses qui peuvent être améliorées mais c'est difficile parce qu'à chaque fois qu'il y en a une nouvelle il y a des gens contents et d'autres pas. Alors on doit toujours s'adapter.Que pensez-vous de l'équipe italienne composée de cavaliers ayant une organisation assez différente ?
En ce moment je ne suis pas vraiment dans l'équipe parce que Neptune est blessé et Connery n'est pas considéré pour les Championnats d'Europe. Mais dans l'équipe tous les cavaliers montent avec le système qu'il a. Les chevaux s'adaptent à tout alors peu importe le système qu'on a, l'important c'est l'attitude qu'on a avec le cheval. Il faut avoir un bon sentiment avec sa monture. Je crois que toutes les fédérations veulent avoir une équipe qui fonctionne bien mais je pense que ce n'est pas vraiment le travail de la fédération mais celui de tous les cavaliers.Quel cheval rêveriez-vous de monter ?
Je dirais Connery ! J'aime tous les chevaux, c'est un peu mon problème, j'aime tous les chevaux que je monte... Photo : Luca et Neptune aux JEM - Equnews.fr / Maria Guinamant.