Après le parcours de chasse d'hier (lire ici), trente-cinq cavaliers prenaient le départ de cette deuxième journée de compétition dans la Finale Coupe du Monde de jumping. Les couples s'élançaient dans l'ordre inverse du classement provisoire dans le but de faire partie des vingt-cinq meilleures combinaisons qui s'élanceront dans la grande finale en deux manches de dimanche. 13 obstacles, 16 efforts, tel était le défi à relever dans le parcours initial. L'objectif étant de faire un parcours parfait qui ouvrait ainsi les portes du barrage, de la même façon que dans un Grand Prix classique.
Le début d'épreuve a été riche en scores très lourds et abandons. Pour cause, des côtes très sérieuses et deux combinaisons complexes à sauter sans pénalité qui mettaient les chevaux vraiment à l'effort. Parti en numéro deux, Geir Gulliksen ouvrait la voie des parcours parfaits avec son petit Edesa S Banjan. Malgré un très beau parcours, Hans Dieter Dreher et son gris Cool And Easy (Contender x Riverman) se faisaient piéger sur le milieu de triple. Même le très régulier Glock's Cognac Champblanc ne parvenait pas à être sans pénalité : une barre sur le numéro neuf et un point de temps portaient le score à cinq points pour le complice de Gerco Schröder.
Il fallut attendre vingt couples pour avoir la certitude d'assister à un barrage ! C'est la locale de l'étape Lucy Davis qui réalisait un sublime sans faute sur son fils de For Pleasure, Barron. Tous deux furent immédiatement imités par leurs compatriotes Beezie Madden et Simon, les vainqueurs de la finale 2013. À leur suite, Kévin Staut et Silvana*HDC écopaient du lourd score de dix points de pénalité. La fille de Corland s'arrêtait sur le vertical numéro deux sans raison apparente, laissait une barre à terre et n'était pas dans le temps imparti à la suite de son refus. Mc Lain Ward et Rotschild ajoutaient quant à eux une cartouche supplémentaire pour les États-Unis en se qualifiant pour le barrage. Le tenant du titre Daniel Deusser associé à son génial Cornet d'Amour fautaient sur l'oxer numéro trois et le milieu de triple, éloignant leurs chances de s'illustrer à nouveau en finale du circuit indoor. Comme de nombreux autres couples et malgré un tour maitrisé, Pénélope Leprévost et Vagabond de la Pomme fautaient sur le milieu de triple.
Le jurassien Steve Guerdat et sa formidable Paille de la Roque augmentaient le nombre de barragistes après un beau sans faute. Après eux, Patrice Delaveau voyait le pire scénario se réaliser. Son complice Orient Express*HDC s'est en effet arrêté sur le vertical FEI. Après une grosse faute dans l'entrée de triple entraînant une dérobade, le cavalier normand a été contraint de quitter la piste, laissant toute chance de succès s'envoler... Jur Vrieling, alors ex-aequo avec le tricolore, sortait de piste avec cinq points.
C'est sous les hurlements du public américain que les attachants Rich Fellers et Flexible (19 ans, rien que ça!) réalisaient un excellent parcours sans la moindre erreur. Dernier à s'élancer parce que meilleur cavalier hier, le jeune Bertram Allen (19 ans, lui aussi) faisait tomber la dernière barre du triple sur sa très aérienne Molly Malone V.
Six couples seulement étaient donc qualifiés pour le barrage. Six, dont quatre pour les États-Unis. C'est au final Steve Guerdat et sa très bonne Albfuehren's Paille qui se sont imposés au terme d'un barrage rapide. Ils devancent Beezie Madden et Lucy Davis.
Le Champion Olympique de Londres prend donc la tête du circuit devant Rich Fellers. Bertram Allen complète le podium avant la grande finale. Il devance Pénélope Leprévost qui est en embuscade avec son étalon fils de Vigo d'Arsouilles.
Le classement provisoire avant la finale de dimanche.
Philippe Guerdat, le sélectionneur tricolore déplorait la difficulté excessive du parcours, en observant que trop de bons chevaux étaient à l'effort. Prochain rendez-vous, la finale en deux manches dimanche soir (21h heure française). Photo : Steve Guerdat et Albfuehren's Paille, vainqueurs de l'épreuve d'aujourd'hui et en tête du classement provisoire de la Finale Coupe du Monde.