Cassio Rivetti est présent aux JEM sous couleurs ukrainiennes avec son fidèle étalon, Vivant. Ses deux premiers parcours se sont très bien déroulés puisque le couple ne touche aucune barre. Mais derrière la cavalier et son cheval, il y a toujours un groom. Chez Cassio, c'est Lolita Riotte qui prend tous les week end le volant du camion pour amener les chevaux en concours et qui s'en occupe sur place. Equnews est parti à sa rencontre en cette période de Championnats. Cassio et Vivant sont sans faute pour l'instant, comment on ressent cela en tant que groom?  On est super content, c'est un top cheval qui a beaucoup d'expérience mais il commence à être vieux, il a 16ans. Mais c'est sûr, il a beaucoup d'expérience, il a été au Kentucky, Londres, la finale à Barcelone et a fait toutes les Coupes des Nations imaginables. Du coup il n'est pas impressionné par les pistes donc c'est avantageux. Pouvez-vous nous parler un peu de Vivant ?  Il est étalon mais il est vraiment très gentil et il est plus facile en concours qu'à la maison. Il adore mordre. Il a un super caractère mais un fort caractère, quand il est pas content on le sait, quand il est content on le sait. Après il est super facile, on peut le prendre en licol juste avec une petite chaine et l'emmener partout, il est pas du tout émotif. Et souvent pour les championnats les chevaux comme ça c'est génial, ils peuvent très bien faire un gros efforts sur le triple un jour mais le lendemain c'est oublié et il va très bien. C'st un guerrier en piste, si le physique est bien alors il donne le meilleur. Pour un groom, qu'est ce qui est différent en Championnat et en CSI habituel ?  Un championnat du monde c'est très long donc on a beaucoup plus de soins même si on n'a qu'un cheval. Normalement  il y a des soins qu'on fait juste le jour du Grand Prix alors que là on doit les faire dès le début, surtout pour un cheval de 16ans il faut bien gérer, il y a trois visites vétérinaires à passer. Un cheval de 16ans ce n'est pas comme un cheval de 9ans, même si Vivant est en super forme il faut vraiment faire beaucoup de soins. Comment est-ce de travailler avec Cassio Rivetti ?  Je travaille pour Cassio depuis 6mois. Il est très facile, très sympa, c'est un brésilien (il monte pour l'équipe ukrainienne, ndlr) donc toujours souriant. il me laisse assez carte blanche, faire ce que je veux sur le cheval, il est pas du tout tout le temps derrière. Moi je fais les soins et lui monte. Il est vraiment sympa, je ne sais pas si c'est parce que il est brésilien mais il est très esprit d'équipe donc quand il sort de piste il te tape dans la main et ça c'est très important pour un groom, c'est une sorte de reconnaissance. On est vraiment une équipe. Et en Championnat, vous travaillez ensemble différemment ?  En championnat c'est plus dur parce que quand il arrive, il te dit bonjour mais il est complètement dans sa bulle, très concentrer. Mais moi je suis un peu pareil, je me concentre sur mon cheval sur ce que j'ai a faire donc on est un peu chacun dans notre travail. D'habitude on communique un peu plus. Que pensez vous de l'organisation de ces JEM jusqu'à présent ?  Les boxes sont biens, la piste pour la détente aussi. Je trouve que les sols pour l'instant sont bien, après on a du beau temps donc ça aide. Mais on a une partie couverte donc s'il pleut c'est génial. Pour l'instant je trouve que l'organisation est bien, ils sont à l'heure, enfin en championnat c'est normal. Pour nous on a un espace pour déjeuner mais j'avoue que même si on a qu'un cheval on a pas trop le temps d'y aller. Après on est nourri trois fois par jour mais bon ça c'est la moindre des choses. Par contre, les maisons pour les grooms sont pas géniales. On n'a même pas un lavabo donc le matin on se lève à 5h30 on doit marcher 500m pour aller se doucher et comme on est pressé on se promène avec notre brosse à dent dans les écuries. On a connu mieux. Comment voyez-vous la suite de la compétition, quels sont vos ambitions ?  On voit au jour le jour. C'est sur on a des rêves, des ambitions, Cassio rêve d'être dans le top 10, de décrocher une médaille. Mais on préfère ne pas y penser, on y va jour par jour. Chaque jour est un nouveau jour, c'est pas parce que hier on a réussi que demain ça peut pas être complètement différent. Le cheval peut être un peu rouillé après les efforts de la veille et faire trois fautes. On imagine toujours le mieux, mais il faut rester concentré. En tant que groom, comment gère-t-on le stress de la compétition ?  Moi je ne suis pas d'un naturel trop stressé et on a fait beaucoup de concours avec Cassio. C'est vrai que le premier Grand Prix du LGCT, la première Coupe des Nations, c'est un peu stressant mais maintenant on a plus l'habitude. Après les Championnats du Monde on a qu'un cheval, donc plus de temps pour s'en occuper. C'est pas comme sur les CSI ou on a plusieurs chevaux, il faut finir avec les premiers puis préparer celui pour le Grand Prix mais on a pas toujours le temps de faire tous les soins qu'on voudrait sur lui, donc c'est un peu plus stressant. Après c'est sûr que quand tu es sur l'estrade en train de regarder ton cheval en piste le stress monte, tu fais des gestes que tu ferais jamais normalement. Là c'est vraiment beaucoup d'émotions. Photo : Cassio Rivetti et Vivant à Caen. Copyright : equnews - Maria Guinamant.

A.T