Au détour d'une allée des Longines Paris Masters en décembre, nous avons donné la parole à Frédéric Bouvard. Peut-être inconnu du grand public, ce français de bientôt 40 ans a pourtant touché le haut niveau du bout des doigts mais dans l'ombre en travaillant avec Kevin Staut entre 2009 et 2012. Aujourd'hui à la tête des écuries Horexco et entouré d'une équipe jeune et dynamique, il s'efforce de faire valoir ses principes qui tournent autour de la qualité et du respect des chevaux.
Comment êtes-vous arrivé à devenir cavalier professionnel ?
Cela s'est fait un petit peu par hasard parce que mes parents ne sont pas du tout du métier. Ma soeur était par contre passionnée de chevaux et quand j'ai eu 7-8 ans j'ai commencé aussi à monter un petit peu à cheval. Cela m'a vite beaucoup plu, bien plus que les études. J'ai eu la chance que ma famille m'aide, mes parents se sont fortement investis pour moi, à la hauteur de leurs moyens qui n'étaient pas énormes mais ils faisaient ce qu'ils pouvaient. À dix-huit ans j'ai eu une très belle opportunité de travailler chez Hubert Bourdy. Cela a été un très bon départ pour moi qui venait de nul part. J'arrivais un peu comme ça sans grands objectifs et rapidement on s'est bien entendu, j'ai pu monter, aller régulièrement en concours. Au cours des cinq années passées chez lui j'ai pu à la fois le suivre en concours et me développer un petit peu jusqu'au niveau 2-3*. Ensuite pendant un an je suis allé travailler pour d'autres personnes mais sans grand succès puis je me suis installé à mon compte dans la région de Fontainebleau. C'était alors plutôt tourné vers le commerce de chevaux et j'ai pu faire pendant cette période de nombreuses connaissances dont celle de François Mathy, grand marchand belge. On a commencé à travailler ensemble puis l'aventure s'est poursuivie directement chez lui en Belgique. J'y ai passé trois ans et ensuite je suis retourné dans la région de Bruxelles, à mon compte et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à travailler avec Kevin Staut quand il était basé aux écuries d'Ecaussinnes. On avait mis en place une collaboration, je montais plusieurs de ses chevaux. Il est parti ensuite en Normandie et moi je n'avais pas trop d'intérêt à aller là-bas. Mais, avec Maxime Rius, on a également développé un petit peu nos activités dans le but de grandir tous ensemble, d'avoir un peu plus de chevaux et pourquoi pas un jour trouver un cheval qui puisse correspondre à Kevin pour le haut-niveau ; et moi pour essayer d'avancer encore plus pour pouvoir accéder à de meilleurs concours un petit peu comme ici.
Pouvez-vous nous décrire un peu vos activités actuelles ?
On a une petite dizaine de chevaux, nous sommes installés au haras de Wisbecq. Ce projet, Horexco, commencé il y a trois ans, commence à prendre forme. Ce qui est difficile c'est de pouvoir garder les chevaux et avoir une influence dans le sport parce qu'on doit vendre régulièrement donc le but ce serait de pouvoir garder un petit peu plus les chevaux. On ne fait pas du grand nombre, on vend une quinzaine de chevaux par an. On n'a pas l'ambition d'avoir une cinquantaine de chevaux mais quelques uns en plus ne nous dérangeraient pas et surtout des bons ! Le but c'est vraiment, avant le nombre, d'améliorer la qualité des chevaux.
Quelle est votre monture de tête actuellement ?
Mon cheval de tête en ce moment est Hugh Grant de Muze qui appartient à Ariane Feron De Backer. C'est une belle aventure puisqu'on est parti d'assez bas avec le cheval, non pas parce qu'il n'avait pas de potentiel mais parce qu'on l'a découvert tout doucement. Ça fait un an que je l'ai et il a déjà fait quelques épreuves à 1.45m, c'est en progression (sans faute dans le deuxième Grand Prix 2* de sa carrière à Malines fin décembre, ndlr). On sent que le cheval a envie de le faire et il va surement le faire bien quand on aura de l'expérience ensemble. Il ne demande qu'à bien faire et en plus il n'y a pas d'objectif commercial donc c'est agréable de pouvoir avoir une vision un peu plus lointaine et espérer se développer avec. Il peut aussi être une bonne locomotive pour les autres chevaux. On a plusieurs chevaux de sept ans qui auront huit ans en 2016 et des six ans qui prennent sept ans donc ça devient un peu plus intéressant. [caption id="attachment_75431" align="aligncenter" width="2048"] Frédéric Bouvard et Hugh Grant de Muze à Malines - Equnews.org[/caption]On vous voit régulièrement en concours auprès de Kevin Staut, pouvons-nous dire que vous êtes son coach ?
Le coacher c'est un grand mot, ça part d'abord d'une relation amicale et professionnelle du fait qu'on a travaillé ensemble par le passé. On s'entend bien, on a de nombreux points communs et on aime bien partager différentes choses. Kevin aime bien avoir quelqu'un autour de lui pour lui apporter un petit soutien. J'ai la chance d'avoir une vision très générale du milieu tandis que lui est très spécialisé dans le haut niveau donc des fois c'est intéressant de pouvoir apporter un avis extérieur. Moi aussi il m'apporte pas mal de choses, ça me fait plaisir de le suivre régulièrement dans des grands concours pour participer à tout ça et voir ce que c'est tout en essayant de l'aider.Que pensez-vous de l'évolution du Saut d'obstacles ?
L'évolution est énorme ! Ça va à une vitesse incroyable, plutôt dans le bon sens selon moi parce qu'il y a de plus en plus de gens motivés, de plus en plus de très bons concours bien dotés... Maintenant c'est très difficile à suivre, c'est très élitiste comme circuit, il faut vraiment être à 200% motivé et investi pour réussir mais aussi avoir vraiment des gens derrière soi qui puissent assumer les achats et tous les coûts d'une écurie de très haut niveau. Ce sport devient donc de plus en plus cher mais d'un autre côté le commerce se développe également de la même façon avec des chevaux qui se vendent à des meilleurs prix. Il y a de nombreux acheteurs et beaucoup de personnes amateurs qui veulent accéder à ce niveau donc ils alimentent un peu ce milieu. Par contre il y a toute une autre catégorie de gens pour qui c'est beaucoup plus difficile. Les personnes qui n'atteignent pas le niveau 2/3* souffrent plus économiquement mais dans le haut niveau je pense qu'il n'y a jamais eu autant d'argent et d'envie à la fois des organisateurs, des cavaliers etc. Concernant les chevaux, je crois qu'ils vont généralement rapidement chez le cavalier qui leur correspond mais ce que je trouve un petit peu dommage aujourd'hui ce sont tous ces très très bons chevaux qui sont vendus à des gens qui ne savent presque pas monter et parfois on voit des choses assez désagréables... Je pense que c'est déjà tellement dur, premièrement d'en avoir un, deuxièmement de l'amener à haut niveau, pour après le lâcher juste pour des raisons financières. Je comprends aussi les gens qui le font parce qu'on n'a pas toujours le choix mais c'est parfois dur de voir certaines montures tellement bonnes faire de mauvais parcours et finalement être gaspillées. On sait la difficulté que c'est d'avoir un cheval de haut niveau donc c'est assez dommage de voir ça. [caption id="attachment_75437" align="aligncenter" width="2514"] Frédéric Bouvard et Hugh Grant de Muze à Paris - Equnews.fr / Alexandre Lourenço[/caption]Auriez-vous des noms de chevaux très prometteurs à nous donner ?
Il y en a beaucoup... Pour prendre un exemple, celui de Martin Fuchs, Clooney, fait partie pour moi des plus prometteurs. Ils font du bon travail avec lui pour l'amener à faire partie des tous meilleurs chevaux du monde. Un autre exemple c'est Ilena de Mariposa qui en tout cas présente tous les critères pour devenir très performante dans le futur, l'histoire est belle en plus puisque Pénélope Leprévost monte sa mère, Flora.Aviez-vous déjà participé aux Longines Paris Masters ?
C'est la première fois que j'y participe mais j'étais déjà venu à pied ne serait-ce que pour suivre Kevin. À l'époque où on était basé chez Christophe Ameeuw j'y venais aussi puisqu'on l'a un peu aidé dans certaines parties de l'organisation. Le concours est super, je le trouve vraiment fabuleux, les gens sont assez à l'écoute des cavaliers, dès qu'il y a un soucis ils se pressent pour le rectifier. Peut-être ce qui est un peu spécial ici c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'épreuves. C'est un concours un peu VIP de toute façon mais les quatre jours sont un petit peu longs sans beaucoup d'épreuves phares. C'est ça qui le rend un peu différent mais sinon le concours est super.Enfin, quel va être votre programme de concours pour commencer 2016 ?
En février je vais partir à Oliva pour trois semaines avec tous les chevaux et ensuite en mars à Cagnes-sur-mer également pour trois semaines. Les tournées de plusieurs semaines sont très intéressantes avec des jeunes chevaux parce que ça permet de les voir sur un temps plus long. Cela leur laisse donc la possibilité de se développer et pour nous c'est un moyen pour un peu mieux les juger. Comme vous l'aurez compris, Kevin Staut fait partie de l'entourage proche de Frédéric Bouvard. Nous lui avons posé également quelques questions à son sujet :- Comment avez-vous connu Frédéric Bouvard ? Aviez-vous déjà travaillé ensemble avant votre collaboration à Ecaussinnes ? J'ai commencé à travailler avec Frédéric en 2010 lorsque j'étais installé à Ecaussinnes. Mais je le connais depuis l'époque où il était cavalier chez Hubert Bourdy. Je suis arrivé quelques années après qu'il y ait évolué mais il est resté installé dans la même région pendant quatre ou cinq saisons, dans l'Ain. - Quelle genre d'aide vous apporte Frédéric Bouvard en concours ? Est-ce plutôt d'un point de vue technique, ou une petite phrase avant d'entrer en piste qui vous aidera mentalement, ou les deux ? Frédéric m'aide beaucoup techniquement. C'est un cavalier que j'ai toujours admiré, qui a une très belle position, un vrai puriste. À force de le côtoyer, nous sommes devenus très proches. C'est un véritable ami et du coup sa présence sur les concours m'apporte beaucoup humainement également.- Selon vous, quelle est sa principale qualité ? Et peut-être un défaut également ? Pour moi sa principale qualité est de savoir être heureux, d'avoir construit sa vie en étant en phase avec lui-même, je pense sincèrement qu'il a trouvé la voie du bonheur. Ce n'est pas vraiment un défaut, plutôt un point de vue, je regrette qu'il n'ait pas continué sa carrière de cavalier de haut niveau parce qu'il avait vraiment le potentiel. En revanche je ne pense pas qu'il regrette quoi que ce soit
Au détour d'une allée des Longines Paris Masters en décembre, nous avons donné la parole à Frédéric Bouvard. Peut-être inconnu du grand public, ce français de bientôt 40 ans a pourtant touché le haut niveau du bout des doigts mais dans l'ombre en travaillant avec Kevin Staut entre 2009 et 2012. Aujourd'hui à la tête des écuries Horexco et entouré d'une équipe jeune et dynamique, il s'efforce de faire valoir ses principes qui tournent autour de la qualité et du respect des chevaux.
Comment êtes-vous arrivé à devenir cavalier professionnel ?
Cela s'est fait un petit peu par hasard parce que mes parents ne sont pas du tout du métier. Ma soeur était par contre passionnée de chevaux et quand j'ai eu 7-8 ans j'ai commencé aussi à monter un petit peu à cheval. Cela m'a vite beaucoup plu, bien plus que les études. J'ai eu la chance que ma famille m'aide, mes parents se sont fortement investis pour moi, à la hauteur de leurs moyens qui n'étaient pas énormes mais ils faisaient ce qu'ils pouvaient. À dix-huit ans j'ai eu une très belle opportunité de travailler chez Hubert Bourdy. Cela a été un très bon départ pour moi qui venait de nul part. J'arrivais un peu comme ça sans grands objectifs et rapidement on s'est bien entendu, j'ai pu monter, aller régulièrement en concours. Au cours des cinq années passées chez lui j'ai pu à la fois le suivre en concours et me développer un petit peu jusqu'au niveau 2-3*. Ensuite pendant un an je suis allé travailler pour d'autres personnes mais sans grand succès puis je me suis installé à mon compte dans la région de Fontainebleau. C'était alors plutôt tourné vers le commerce de chevaux et j'ai pu faire pendant cette période de nombreuses connaissances dont celle de François Mathy, grand marchand belge. On a commencé à travailler ensemble puis l'aventure s'est poursuivie directement chez lui en Belgique. J'y ai passé trois ans et ensuite je suis retourné dans la région de Bruxelles, à mon compte et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à travailler avec Kevin Staut quand il était basé aux écuries d'Ecaussinnes. On avait mis en place une collaboration, je montais plusieurs de ses chevaux. Il est parti ensuite en Normandie et moi je n'avais pas trop d'intérêt à aller là-bas. Mais, avec Maxime Rius, on a également développé un petit peu nos activités dans le but de grandir tous ensemble, d'avoir un peu plus de chevaux et pourquoi pas un jour trouver un cheval qui puisse correspondre à Kevin pour le haut-niveau ; et moi pour essayer d'avancer encore plus pour pouvoir accéder à de meilleurs concours un petit peu comme ici.
Pouvez-vous nous décrire un peu vos activités actuelles ?
On a une petite dizaine de chevaux, nous sommes installés au haras de Wisbecq. Ce projet, Horexco, commencé il y a trois ans, commence à prendre forme. Ce qui est difficile c'est de pouvoir garder les chevaux et avoir une influence dans le sport parce qu'on doit vendre régulièrement donc le but ce serait de pouvoir garder un petit peu plus les chevaux. On ne fait pas du grand nombre, on vend une quinzaine de chevaux par an. On n'a pas l'ambition d'avoir une cinquantaine de chevaux mais quelques uns en plus ne nous dérangeraient pas et surtout des bons ! Le but c'est vraiment, avant le nombre, d'améliorer la qualité des chevaux.
Quelle est votre monture de tête actuellement ?
Mon cheval de tête en ce moment est Hugh Grant de Muze qui appartient à Ariane Feron De Backer. C'est une belle aventure puisqu'on est parti d'assez bas avec le cheval, non pas parce qu'il n'avait pas de potentiel mais parce qu'on l'a découvert tout doucement. Ça fait un an que je l'ai et il a déjà fait quelques épreuves à 1.45m, c'est en progression (sans faute dans le deuxième Grand Prix 2* de sa carrière à Malines fin décembre, ndlr). On sent que le cheval a envie de le faire et il va surement le faire bien quand on aura de l'expérience ensemble. Il ne demande qu'à bien faire et en plus il n'y a pas d'objectif commercial donc c'est agréable de pouvoir avoir une vision un peu plus lointaine et espérer se développer avec. Il peut aussi être une bonne locomotive pour les autres chevaux. On a plusieurs chevaux de sept ans qui auront huit ans en 2016 et des six ans qui prennent sept ans donc ça devient un peu plus intéressant. [caption id="attachment_75431" align="aligncenter" width="2048"] Frédéric Bouvard et Hugh Grant de Muze à Malines - Equnews.org[/caption]On vous voit régulièrement en concours auprès de Kevin Staut, pouvons-nous dire que vous êtes son coach ?
Le coacher c'est un grand mot, ça part d'abord d'une relation amicale et professionnelle du fait qu'on a travaillé ensemble par le passé. On s'entend bien, on a de nombreux points communs et on aime bien partager différentes choses. Kevin aime bien avoir quelqu'un autour de lui pour lui apporter un petit soutien. J'ai la chance d'avoir une vision très générale du milieu tandis que lui est très spécialisé dans le haut niveau donc des fois c'est intéressant de pouvoir apporter un avis extérieur. Moi aussi il m'apporte pas mal de choses, ça me fait plaisir de le suivre régulièrement dans des grands concours pour participer à tout ça et voir ce que c'est tout en essayant de l'aider.Que pensez-vous de l'évolution du Saut d'obstacles ?
L'évolution est énorme ! Ça va à une vitesse incroyable, plutôt dans le bon sens selon moi parce qu'il y a de plus en plus de gens motivés, de plus en plus de très bons concours bien dotés... Maintenant c'est très difficile à suivre, c'est très élitiste comme circuit, il faut vraiment être à 200% motivé et investi pour réussir mais aussi avoir vraiment des gens derrière soi qui puissent assumer les achats et tous les coûts d'une écurie de très haut niveau. Ce sport devient donc de plus en plus cher mais d'un autre côté le commerce se développe également de la même façon avec des chevaux qui se vendent à des meilleurs prix. Il y a de nombreux acheteurs et beaucoup de personnes amateurs qui veulent accéder à ce niveau donc ils alimentent un peu ce milieu. Par contre il y a toute une autre catégorie de gens pour qui c'est beaucoup plus difficile. Les personnes qui n'atteignent pas le niveau 2/3* souffrent plus économiquement mais dans le haut niveau je pense qu'il n'y a jamais eu autant d'argent et d'envie à la fois des organisateurs, des cavaliers etc. Concernant les chevaux, je crois qu'ils vont généralement rapidement chez le cavalier qui leur correspond mais ce que je trouve un petit peu dommage aujourd'hui ce sont tous ces très très bons chevaux qui sont vendus à des gens qui ne savent presque pas monter et parfois on voit des choses assez désagréables... Je pense que c'est déjà tellement dur, premièrement d'en avoir un, deuxièmement de l'amener à haut niveau, pour après le lâcher juste pour des raisons financières. Je comprends aussi les gens qui le font parce qu'on n'a pas toujours le choix mais c'est parfois dur de voir certaines montures tellement bonnes faire de mauvais parcours et finalement être gaspillées. On sait la difficulté que c'est d'avoir un cheval de haut niveau donc c'est assez dommage de voir ça. [caption id="attachment_75437" align="aligncenter" width="2514"] Frédéric Bouvard et Hugh Grant de Muze à Paris - Equnews.fr / Alexandre Lourenço[/caption]Auriez-vous des noms de chevaux très prometteurs à nous donner ?
Il y en a beaucoup... Pour prendre un exemple, celui de Martin Fuchs, Clooney, fait partie pour moi des plus prometteurs. Ils font du bon travail avec lui pour l'amener à faire partie des tous meilleurs chevaux du monde. Un autre exemple c'est Ilena de Mariposa qui en tout cas présente tous les critères pour devenir très performante dans le futur, l'histoire est belle en plus puisque Pénélope Leprévost monte sa mère, Flora.Aviez-vous déjà participé aux Longines Paris Masters ?
C'est la première fois que j'y participe mais j'étais déjà venu à pied ne serait-ce que pour suivre Kevin. À l'époque où on était basé chez Christophe Ameeuw j'y venais aussi puisqu'on l'a un peu aidé dans certaines parties de l'organisation. Le concours est super, je le trouve vraiment fabuleux, les gens sont assez à l'écoute des cavaliers, dès qu'il y a un soucis ils se pressent pour le rectifier. Peut-être ce qui est un peu spécial ici c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'épreuves. C'est un concours un peu VIP de toute façon mais les quatre jours sont un petit peu longs sans beaucoup d'épreuves phares. C'est ça qui le rend un peu différent mais sinon le concours est super.Enfin, quel va être votre programme de concours pour commencer 2016 ?
En février je vais partir à Oliva pour trois semaines avec tous les chevaux et ensuite en mars à Cagnes-sur-mer également pour trois semaines. Les tournées de plusieurs semaines sont très intéressantes avec des jeunes chevaux parce que ça permet de les voir sur un temps plus long. Cela leur laisse donc la possibilité de se développer et pour nous c'est un moyen pour un peu mieux les juger. Comme vous l'aurez compris, Kevin Staut fait partie de l'entourage proche de Frédéric Bouvard. Nous lui avons posé également quelques questions à son sujet :- Comment avez-vous connu Frédéric Bouvard ? Aviez-vous déjà travaillé ensemble avant votre collaboration à Ecaussinnes ? J'ai commencé à travailler avec Frédéric en 2010 lorsque j'étais installé à Ecaussinnes. Mais je le connais depuis l'époque où il était cavalier chez Hubert Bourdy. Je suis arrivé quelques années après qu'il y ait évolué mais il est resté installé dans la même région pendant quatre ou cinq saisons, dans l'Ain. - Quelle genre d'aide vous apporte Frédéric Bouvard en concours ? Est-ce plutôt d'un point de vue technique, ou une petite phrase avant d'entrer en piste qui vous aidera mentalement, ou les deux ? Frédéric m'aide beaucoup techniquement. C'est un cavalier que j'ai toujours admiré, qui a une très belle position, un vrai puriste. À force de le côtoyer, nous sommes devenus très proches. C'est un véritable ami et du coup sa présence sur les concours m'apporte beaucoup humainement également.- Selon vous, quelle est sa principale qualité ? Et peut-être un défaut également ? Pour moi sa principale qualité est de savoir être heureux, d'avoir construit sa vie en étant en phase avec lui-même, je pense sincèrement qu'il a trouvé la voie du bonheur. Ce n'est pas vraiment un défaut, plutôt un point de vue, je regrette qu'il n'ait pas continué sa carrière de cavalier de haut niveau parce qu'il avait vraiment le potentiel. En revanche je ne pense pas qu'il regrette quoi que ce soit