Le champion allemand de saut d'obstacles, Christian Ahlmann, entre autres numéro un mondial (de novembre 2012 à juillet 2013), double champion d'Europe en 2003 et vainqueur de la finale coupe du monde de 2011 est revenu sur ses bonnes performances lors du concours de Leipzig.

Vous êtes sur une très bonne dynamique avec toutes ces récentes victoires... Pouvez-vous expliquer ce succès ?

Pour commencer, je suis très chanceux en ce moment. Gagner plusieurs Grands Prix dans une courte période n'arrive pas souvent. Souvent, on va en concours et on rentre à la maison sans aucune victoire, mais on est quand même content du comportement de nos chevaux. Pour le moment, j'ai plusieurs bons chevaux dans mes écuries et ils sont tous en pleine forme. Cela me permet d'être présent en concours beaucoup plus souvent. Je peux donc tenter ma chance à chaque fois, et à la fois donner du repos à mes chevaux par la suite. C'est un énorme avantage !  

A Leipzig vous avez déjà gagné la Sparkassen-Cup à trois reprises, le Grand Prix et l'étape Coupe du monde en 2011. Vous êtes de loin le meilleur cavalier au classement Coupe du monde et êtes déjà qualifié pour la finale de Göteborg fin mars ! Est-ce que tout cela faisait que la pression était moindre pour cette compétition de Leipzig ?

A Leipzig il y a de toute façon toujours une très bonne ambiance et les épreuves sont intéressantes à monter. Peut-être que j'ai un peu moins de pression cette année parce que je suis déjà qualifié pour la coupe du monde en effet. Ca n'est pas pour autant que je n'ai pas joué la compétition ! Je veux de toute manière et en règle générale réussir ma saison et également faire de bonnes performances à Leipzig.  

La plupart de vos chevaux appartiennent à Marion Jauss. Elle a découvert Cöster avec qui vous êtes double champion d'Europe en 2002. A-t-elle trouvé d'autres bons chevaux pour vous?

Nous travaillons en étroite collaboration régulièrement. La plupart du temps, c'est moi qui trouve presque par hasard des chevaux intéressants ! Marion est très motivée et sans son soutien, je ne serais pas là aujourd'hui. Nous parlons des chevaux et programmons les compétitions ensemble avec le plus grand soin. Elle trouve toujours une bonne solution lorsqu'il y a un problème et je lui suis très reconnaissant pour cela notamment.  

Un agenda chargé de compétitions, des formations intensives, un fils de trois ans et votre épouse Judy Ann Melchior qui vient de reprendre le stud book Zangersheide, héritage de son père... Comment pouvez-vous gérer tout cela?

Il y a beaucoup de choses à gérer en effet, et de plus en plus ces dernières années. La famille s'est agrandie, les chevaux ont nécessité plus de travail... les moments de repos se sont faits rares ! Avec ces challenges, l'équipe a évolué bien évidemment. Une seule personne ne peut pas gérer tout cela. Nous avons une super équipe fiable, à Marl ainsi que sur la propriété de ma femme. Malgré tout cela, il ne faut surtout jamais oublier de profiter de la vie, de la famille et de prendre quelques vacances de temps en temps... c'est important.   Christian Alhmann

Quel genre de père êtes-vous avec votre fils Léon (qui porte le nom de son grand-père) ?

Léon est un tel bonheur ! Malheureusement je ne passe que peu de temps avec lui et c'est dommage. J'essaie de le voir autant que possible. Il semble déjà aimer les chevaux et il apprécie monter avec moi. Ce serait formidable si, dans quelques années, il pouvait être à cheval et moi debout au milieu de la carrière pour lui donner des conseils.  

Y a-t-il une certaine routine dans une semaine chez les Ahlmann ?

Ma famille est très importante pour moi et je fais tout pour passer un maximum de temps avec elle. J'ai aussi une après-midi de football qui est de rigueur ! C'est chouette de rencontrer de nouvelles personnes par ce biais. Cela signifie sortir du monde équestre pour quelques heures et ne pas parler de chevaux !  

Quelles sont vos responsabilités dans le stud-book Zangersheide ?

J'y vais régulièrement pour aider, en tant que cavalier, entraîneur et conseiller. J'aime vraiment ça. Mon intérêt pour l'élevage a beaucoup augmenté ces dernières années. Mon père était éleveur et j'ai monté quelques uns de ses chevaux mais chez Zangersheide, c'est un tout autre niveau. Les étalons sont choisis en fonction de licences, vous devez trouver la bonne influence sur les lignes de production, les combinaisons sont soigneusement déterminées... tout cela est très excitant et on y prend beaucoup de plaisir.  

Comment préparez-vous vos chevaux pour la Coupe du monde FEI Longines ? Y a t'il une différence dans la préparation de la saison intérieure et extérieure ?

CA : Normalement rien ne change. Bien sûr, avant de vous rendre à la première compétition en intérieur, vous faites en sorte de monter vos chevaux en intérieur au moins une fois avant. Ainsi, les exercices comme sauter dans un coin ou face à un mur peuvent être mis en place. Ensuite, en intérieur la séquence de sauts est plus rapide ce qui nécessite également un certain entrainement. De toute façon, plus le cheval est "routiné", moins c'est compliqué de le passer de l'intérieur à l'extérieur. Il faut donc pratiquer dans les deux situations...  

Est-ce que Taloubet Z est particulièrement plus performant en indoor ?

C'est un cheval très souple. Il peut tourner très rapidement. C'est la raison pour laquelle il est au moins aussi bon en intérieur que dehors puisqu'il a du succès dans les deux.  

Avez-vous déjà décidé quel cheval vous allez monter à la finale ? Avez-vous déjà des plans pour les Jeux Olympiques ?

Je ne suis pas encore sûr. Taloubet Z et Codex One vont avoir un peu de repos maintenant. Epleaser s'est reposé et va maintenant retourner dans l'arène. L'un d'eux sera en compétition à la finale de Göteborg. Et selon le cheval qui y sera, il aura une pause après la finale, pour faire de nouveaux plans pour la saison en plein air. Pour aller à Rio, il faudra également de bonnes performances à l'extérieur.