Après un week-end international de dressage et de saut bien rempli, où nos athlètes belges ont remporté plusieurs victoires et des places dans les top 5 et top 10 et se concentrent déjà sur les prochaines compétitions, nous donnons aujourd'hui la parole à une jeune cavalière de dressage belge.
Elle a montré ses qualités et sa persévérance ce week-end après une période très difficile.
Tout d’abord, je remercie Equnews pour cette interview et le suivi du dernier CDI d’Opglabeek, nous, les cavaliers de dressage on a toujours le sentiment de passer en second plan après le CSO, la preuve que non avec les articles que vous avez publiés lors du CDI.
Je viens de remporter mon premier concours international à Opglabeek et pourtant il y a 15 jours je sortais de l’hôpital gravement atteinte par ce foutu virus. Marcher 10 mètres était un vrai calvaire, j’ai vraiment cru que ma saison qui n’avait pas encore commencée était déjà terminée. J’ai vraiment eu très peur de ne plus pouvoir faire de sport comme avant. Ma condition physique revient tout doucement mais je pense qu’il faudra du temps. Protégez-vous, soyez vraiment prudent cela n’arrive pas qu’aux autres.
J’ai 16 ans depuis le 19 janvier, et si j’accepte de vous parler de mon petit parcours équestre aujourd’hui c’est surtout pour prouver à tous les jeunes cavaliers qu’il ne faut pas être né dans une grande écurie pour réaliser des performances dans une discipline équestre et j’ai envie de vous partager mon parcours.
J’avais à peine 3 ans et je ne parlais pas encore très bien quand mon papa m’a emmené dans un élevage de chevaux portugais près de la maison. Ils organisaient des stages d’été pour les enfants à partir de 4 ans, malheureusement j’étais trop petite, mais mon papa a beaucoup insisté et finalement j’ai pu participer. Je me souviens très bien de ces premiers contacts avec les chevaux, je rentrais dans les boxes des étalons, complètement inconsciente du danger. J’ai ensuite intégré un poney club, puis un manège, mais ça ne correspondait pas vraiment à mes attentes. Faire des tours de manège à dos de poney en file indienne, c’était pas mon truc, j’étais démotivée et j’ai même arrêté de monter. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait accorder plus d’importance à l’initiation et à l’éducation de qualité des jeunes cavaliers. Je suis certaine qu’il y a beaucoup de talents dans tous les clubs en Belgique mais ils ne seront jamais mis en valeur.
Mon papa est passionné de dressage, je me souviens avoir passé des soirées à regarder des vidéos de Anky Van Grunsven encore et encore. On a regardé le freestyle des jeux équestres mondiaux de 2006 des centaines de fois sur Youtube. J’ai essayé de jouer au tennis, de faire de la danse, du badminton, du dessin, du bricolage...c’était catastrophique 😊
Je suis revenue vers les chevaux grâce à mon papa qui montait toujours, je pouvais monter son cheval de temps en temps et je trouvais ça vraiment chouette.
Mon envie de monter était toujours intacte, j’ai repris des cours privés dans une écurie de dressage de l’est de la Belgique et nous avons acheté mon premier poney Bella Vita du Jade, un poney de dressage de l’élevage du Jade chez Francis Carlens.
J’ai débuté les concours de dressage régionaux et communautaires au GEPL avec beaucoup de succès, les victoires s’enchainaient tous les week-end mais je souhaitais aller plus loin. A l’âge de 11 ans, je suis arrivée chez Carmen De Bondt, je me souviens de ma première leçon, elle était désespérée ! Elle m’a dit dès le début ; les concours c’est terminé,... il va d’abord falloir beaucoup travailler, avoir une condition physique et apprendre à monter correctement avant de retourner en compétition ! J’étais séduite par le défi et avec le soutien inconditionnel de mes parents on s’est lancé dans une autre dimension. 3 heures de trajet 3 fois par semaine pour aller à l’entrainement, étudier, faire mes devoirs, faire des siestes, je passe une bonne partie de ma vie en voiture et le calcul est amusant, 260 000 km en 5 ans ou encore 2 160 heures passées avec mon papa ou ma maman sur la route pour venir m’entrainer chez Carmen De Bondt.
Vous doutez encore de ma motivation ?
Depuis 6 ans, il y a eu beaucoup de déceptions mais aussi beaucoup de moments d’espoir, mais j’ai toujours fait confiance à ma coach Carmen. Elle m’a conseillé une nutritionniste, une coach sportive, une hygiène de vie digne des plus grands athlètes et je peux vous dire que c’est pas toujours facile à 14 ans, mais grâce à tout cela, les petits succès se savourent autrement ! C’est aussi un message que j’aimerais faire passer aujourd’hui, ne tournez pas le dos à votre entraineur ou votre coach quand ça ne va pas, l’herbe n’est jamais plus verte ailleurs …. c’est vous qui devez vous remettre en question !
Enfin après 2 ans et demi d’entrainement, sans compétitions, Carmen m’a dit ; On peut sortir en concours, tu es prête.... Euhhh prête à apprendre ce qu’est la défaite …. Et oui les débuts n’ont pas été fantastiques mais je n’ai pas baissé les bras. A 14 ans, j’ai eu la chance de rencontrer Bornéo, un poney hyper spécial, mais qui a un cœur énorme, j’ai terminé la saison avec le titre de vice-championne de Belgique et on va reprendre les concours cette saison. Les années poney sont fantastiques et je veux encore en profiter avant d’avoir 17 ans.
L’avantage de travailler en confiance avec sa coach, c’’est de toujours avoir une longueur d’avance et de préparer l’avenir. Anticiper, c’est important et c’est ce que l’on a fait en achetant Escape, mon cheval actuel quand il avait 10 ans, l’objectif était de faire la transition poney-cheval en 2 ans.
J’ai commencé la compétition en février 2020 avec lui dans les épreuves junior FEI, 6 mois plus tard on était aux Championnats d’Europe en Hongrie. Je suis consciente que c’est une chance incroyable dans une vie de cavalière de pouvoir participer à ces grandes compétitions. C’est addictif, ça vous donne envie de toujours aller plus loin, de travailler encore plus, de toujours mieux faire.
Avec mes parents et ma coach, on pense déjà à l’avenir pour les Young Riders et après... Même si je n’ai que 16 ans aujourd’hui et encore 2 belles saisons Junior pour porter fièrement les couleurs Belges au plus haut, il faut anticiper. Je vous livre un scoop, je ne parle jamais de ça mais j’ai dans un coin de ma tête un évènement qui aura lieu à Los Angeles en 2028. Quand je vois le chemin parcouru en 5 ans, je me dis que dans 7 ans et avec un peu ou beaucou de chance je pourrais peut-être y arriver.
Avec le soutien de la LEWB, j’ai la chance de faire partie des athlètes espoirs sportifs de l’Adeps, ce qui me donnent beaucoup de facilités scolaires pour m’entrainer et participer aux compétitions internationales mais mon premier métier est et reste étudiante. Faire des études et s’assurer un avenir est primordial pour moi. Je suis certaine que l’on peut pratiquer l’équitation à très haut niveau avec un beau métier à côté. Vous l’avez compris, je ne rêve pas d’être cavalière professionnelle mais je rêve de monter au plus haut niveau le plus tard possible.
Je vais quand même conclure 😊 Je voudrais profiter de cette interview pour remercier mes parents qui ont fait un choix de vie pour moi et ma sœur qui monte aussi. Je tiens également a remercier ma coach Carmen qui a une très grande place dans mon parcours.
La belle aventure sportive que je vis au quotidien se vit à 100 % en famille, c’est aussi une des clés des petits succès qui arrivent.
Photos: Claudy Collard- libres de droits- Eurodressage.com
Tout d’abord, je remercie Equnews pour cette interview et le suivi du dernier CDI d’Opglabeek, nous, les cavaliers de dressage on a toujours le sentiment de passer en second plan après le CSO, la preuve que non avec les articles que vous avez publiés lors du CDI.
Je viens de remporter mon premier concours international à Opglabeek et pourtant il y a 15 jours je sortais de l’hôpital gravement atteinte par ce foutu virus. Marcher 10 mètres était un vrai calvaire, j’ai vraiment cru que ma saison qui n’avait pas encore commencée était déjà terminée. J’ai vraiment eu très peur de ne plus pouvoir faire de sport comme avant. Ma condition physique revient tout doucement mais je pense qu’il faudra du temps. Protégez-vous, soyez vraiment prudent cela n’arrive pas qu’aux autres.
J’ai 16 ans depuis le 19 janvier, et si j’accepte de vous parler de mon petit parcours équestre aujourd’hui c’est surtout pour prouver à tous les jeunes cavaliers qu’il ne faut pas être né dans une grande écurie pour réaliser des performances dans une discipline équestre et j’ai envie de vous partager mon parcours.
J’avais à peine 3 ans et je ne parlais pas encore très bien quand mon papa m’a emmené dans un élevage de chevaux portugais près de la maison. Ils organisaient des stages d’été pour les enfants à partir de 4 ans, malheureusement j’étais trop petite, mais mon papa a beaucoup insisté et finalement j’ai pu participer. Je me souviens très bien de ces premiers contacts avec les chevaux, je rentrais dans les boxes des étalons, complètement inconsciente du danger. J’ai ensuite intégré un poney club, puis un manège, mais ça ne correspondait pas vraiment à mes attentes. Faire des tours de manège à dos de poney en file indienne, c’était pas mon truc, j’étais démotivée et j’ai même arrêté de monter. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait accorder plus d’importance à l’initiation et à l’éducation de qualité des jeunes cavaliers. Je suis certaine qu’il y a beaucoup de talents dans tous les clubs en Belgique mais ils ne seront jamais mis en valeur.
Mon papa est passionné de dressage, je me souviens avoir passé des soirées à regarder des vidéos de Anky Van Grunsven encore et encore. On a regardé le freestyle des jeux équestres mondiaux de 2006 des centaines de fois sur Youtube. J’ai essayé de jouer au tennis, de faire de la danse, du badminton, du dessin, du bricolage...c’était catastrophique 😊
Je suis revenue vers les chevaux grâce à mon papa qui montait toujours, je pouvais monter son cheval de temps en temps et je trouvais ça vraiment chouette.
Mon envie de monter était toujours intacte, j’ai repris des cours privés dans une écurie de dressage de l’est de la Belgique et nous avons acheté mon premier poney Bella Vita du Jade, un poney de dressage de l’élevage du Jade chez Francis Carlens.
J’ai débuté les concours de dressage régionaux et communautaires au GEPL avec beaucoup de succès, les victoires s’enchainaient tous les week-end mais je souhaitais aller plus loin. A l’âge de 11 ans, je suis arrivée chez Carmen De Bondt, je me souviens de ma première leçon, elle était désespérée ! Elle m’a dit dès le début ; les concours c’est terminé,... il va d’abord falloir beaucoup travailler, avoir une condition physique et apprendre à monter correctement avant de retourner en compétition ! J’étais séduite par le défi et avec le soutien inconditionnel de mes parents on s’est lancé dans une autre dimension. 3 heures de trajet 3 fois par semaine pour aller à l’entrainement, étudier, faire mes devoirs, faire des siestes, je passe une bonne partie de ma vie en voiture et le calcul est amusant, 260 000 km en 5 ans ou encore 2 160 heures passées avec mon papa ou ma maman sur la route pour venir m’entrainer chez Carmen De Bondt.
Vous doutez encore de ma motivation ?
Depuis 6 ans, il y a eu beaucoup de déceptions mais aussi beaucoup de moments d’espoir, mais j’ai toujours fait confiance à ma coach Carmen. Elle m’a conseillé une nutritionniste, une coach sportive, une hygiène de vie digne des plus grands athlètes et je peux vous dire que c’est pas toujours facile à 14 ans, mais grâce à tout cela, les petits succès se savourent autrement ! C’est aussi un message que j’aimerais faire passer aujourd’hui, ne tournez pas le dos à votre entraineur ou votre coach quand ça ne va pas, l’herbe n’est jamais plus verte ailleurs …. c’est vous qui devez vous remettre en question !
Enfin après 2 ans et demi d’entrainement, sans compétitions, Carmen m’a dit ; On peut sortir en concours, tu es prête.... Euhhh prête à apprendre ce qu’est la défaite …. Et oui les débuts n’ont pas été fantastiques mais je n’ai pas baissé les bras. A 14 ans, j’ai eu la chance de rencontrer Bornéo, un poney hyper spécial, mais qui a un cœur énorme, j’ai terminé la saison avec le titre de vice-championne de Belgique et on va reprendre les concours cette saison. Les années poney sont fantastiques et je veux encore en profiter avant d’avoir 17 ans.
L’avantage de travailler en confiance avec sa coach, c’’est de toujours avoir une longueur d’avance et de préparer l’avenir. Anticiper, c’est important et c’est ce que l’on a fait en achetant Escape, mon cheval actuel quand il avait 10 ans, l’objectif était de faire la transition poney-cheval en 2 ans.
J’ai commencé la compétition en février 2020 avec lui dans les épreuves junior FEI, 6 mois plus tard on était aux Championnats d’Europe en Hongrie. Je suis consciente que c’est une chance incroyable dans une vie de cavalière de pouvoir participer à ces grandes compétitions. C’est addictif, ça vous donne envie de toujours aller plus loin, de travailler encore plus, de toujours mieux faire.
Avec mes parents et ma coach, on pense déjà à l’avenir pour les Young Riders et après... Même si je n’ai que 16 ans aujourd’hui et encore 2 belles saisons Junior pour porter fièrement les couleurs Belges au plus haut, il faut anticiper. Je vous livre un scoop, je ne parle jamais de ça mais j’ai dans un coin de ma tête un évènement qui aura lieu à Los Angeles en 2028. Quand je vois le chemin parcouru en 5 ans, je me dis que dans 7 ans et avec un peu ou beaucou de chance je pourrais peut-être y arriver.
Avec le soutien de la LEWB, j’ai la chance de faire partie des athlètes espoirs sportifs de l’Adeps, ce qui me donnent beaucoup de facilités scolaires pour m’entrainer et participer aux compétitions internationales mais mon premier métier est et reste étudiante. Faire des études et s’assurer un avenir est primordial pour moi. Je suis certaine que l’on peut pratiquer l’équitation à très haut niveau avec un beau métier à côté. Vous l’avez compris, je ne rêve pas d’être cavalière professionnelle mais je rêve de monter au plus haut niveau le plus tard possible.
Je vais quand même conclure 😊 Je voudrais profiter de cette interview pour remercier mes parents qui ont fait un choix de vie pour moi et ma sœur qui monte aussi. Je tiens également a remercier ma coach Carmen qui a une très grande place dans mon parcours.
La belle aventure sportive que je vis au quotidien se vit à 100 % en famille, c’est aussi une des clés des petits succès qui arrivent.
Photos: Claudy Collard- libres de droits- Eurodressage.com