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Don Juan de Hus en stage fédéral en février 2015Crédit Photo : Annabelle Orszag[/caption]
Equnews (EQ) : A l’heure de votre retour en selle, quand pensez-vous revenir en compétition? Quels sont vos objectifs ? Allez-vous vous consacrer aux jeunes chevaux ou revenir au plus haut niveau ?
Jessica Michel Botton : Je me remets d’abord à cheval. Je reprends mon fonctionnement, mon sytème et mes habitudes associées à mon bébé et quand tout ira bien je déciderai d’aller en compétition. « Il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs ! »
J’ai toujours monté des jeunes chevaux et je ne voudrais surtout pas arrêter ! Pour moi, les meilleurs cavaliers sont ceux qui arrivent à faire les deux ! Les jeunes chevaux, ce n’est pas si facile et c’est une remise en question de tous les jours sur la base du travail. Je trouve que ce type de travail sert beaucoup pour monter à plus haut niveau. Ingrid Klimke est un exemple rare dans le monde de l’équitation, arrivant à monter toute l’année à haut niveau et en jeune chevaux en complet et en dressage.
EQ : Vous avez pris quelques distances vis à vis du sport ces derniers mois. Qu'en ressort-il ?
JMB : Ne pas faire de compétition pendant plus d’un an m’a fait beaucoup de bien ! Après avoir eu de la pression pendant plusieurs années, le break est tombé à temps. Il m’a permis de regarder le sport sous un autre oeil, de reprendre une grande bouffée d’oxygène et de mettre les compteurs à zéro. Pour moi, je vais repartir sur une nouvelle ère…
EQ : Que devient l’extraordinaire Don Juan de Hus ?
JMB : Il est toujours aussi beau, généreux, bon et unique ! Il connaît la plupart des mouvements du Grand Prix. Il est doué pour les pirouettes au galop, les appuyers au trot et piaffe/passage. Lui aussi aura eu un semi-break en même temps que moi, qui est tombé au bon âge avant de repartir sur les chapeaux de roue pour l’entraînement et un jour la compétition…
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Don Juan de Hus, sixième du championnat du Monde des jeunes chevaux en 2013. Crédit Photo Julie Turcat[/caption]
EQ : Quels chevaux composent votre piquet actuellement et quels sont les objectifs pour chacun ?
JMB : Nous sommes deux cavalières dans l’écurie et nous avons douze chevaux du haras de Hus, de trois ans à quinze ans, la doyenne, Riri (Riwera de Hus, ndlr), est toujours très en forme. Nous montons toutes les deux tous les chevaux. Je monte plus régulièrement les plus vieux, ceux de cinq ans à douze ans, et Pauline Delaunay monte plus régulièrement les plus jeunes, ceux de trois ans à cinq ans mais aussi Riwera.
EQ : Comment se compose votre équipe et que vous apporte-t-elle ?
JMB : Je travaille à cheval depuis 2007 avec Hans Heinrich Meyer zu Strohen et Ariane Pourtavaf. Nous sommes un team associé à Olivier Geffroy (Vétérinaire) et Antoine Corona (Maréchal ferrant). Nous sommes très soudés tous ensemble et travaillons en équipe depuis longtemps. Nous nous consultons et tenons compte des remarques de chacun. Je suis très fière de pouvoir compter sur des professionnels passionnés et de si haute qualité.
EQ : De quelle manière générale gérez vous le quotidien de vos chevaux ? Avez vous une ligne de conduite, un genre de conviction au delà de tout dans votre manière d’aborder les chevaux ?
JMB : Ma conviction, j’en ai une depuis longtemps et elle est plus forte que jamais, celle qui me mettra peut être des limites pour le sport de tout haut niveau… Mes chevaux doivent être heureux ! Je tiens aussi énormément à ce que nous nous occupions beaucoup des chevaux. Ils doivent sentir qu’on tient à eux et qu’ils sont tout pour nous.Ils sont beaucoup manipulés et soignés. Ils vont tous au paddock toute l’année.
EQ : Vous avez été dix-huit fois championne de France, est-ce que ce titre a toujours une valeur lorsqu’on le remporte tant de fois ? A-t-il la même saveur la première fois comme à la dix-huitième ?
JMB : La première fois c’était un rêve d’enfant. La dix-huitième fois, c’était une énorme satisfaction car je trouve que le niveau est de plus en plus dur et c’est surtout si compliqué de réitérer. Le plus dur n’est pas d’y arriver une fois mais de le répéter ! En soit, c’est beaucoup plus de pression que la premiè fois !
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Hermès de Hus Champion de France des 6 ans en 2014- Crédit Photo Anne Sophie Delattre [/caption]EQ : Qu’est ce que le fait d’être Maman représente dans la vie d’une cavalière selon votre expérience ?
JMB : Je suis la plus heureuse des femmes avec mon petit Tom, c’était un rêve, un but d’enfant : fonder une famille.
Je dois désormais apprendre à réorganiser ma vie et mon système pour prendre en compte tous les éléments. Je veux m’occuper de mon enfant et ne pas me dire plus tard que je ne l’ai pas vu grandir. Je vais devoir être plus efficace dans mes journées et faire encore plus de choses. Je pense que c’est possible ! Tout est possible !
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Tom Michel Botton tout sourire![/caption]EQ : Vous travaillez plus ou moins en famille puisque votre époux est également cavalier dans la même structure, qu’est ce qui vous plait dans ce fonctionnement ? Quels en sont (ou que pourraient en être) les inconvénients d’après vous ?
JMB : Tous les deux, nous maintenons une différence dans le travail par rapport à la maison. Ce qui est sympa c’est que nous pouvons nous voir souvent alors que nos métiers ne nous permettent pas d’avoir de temps libre. Pour moi, je ne vois pas d’inconvénient car nous faisons bien la différence au travail. Nous travaillons tous les deux plutôt en équipe au haras comme je le fais avec le responsable d’élevage, Loïc Gille ou Agnes Seeber du bureau.
Toute l'équipe d'Equnews souhaite un excellent retour sur les carrés à Jessica Michel Botton !
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Fusion de Hus 3ème du championnat de France des quatre ans en 2014.Crédit Photo : Anne Sophie Delattre[/caption]
Propos recueillis par A.Lemal- Equnews.FR